LE PARIS - BREST - PARIS DE JOËL |
Dans un premier temps à chaud on livre nos émotions et nos difficultés ou nos réussites. Bon. Je n'ai pas réussi à terminer j'ai été victime de tendinites aux genoux. Mais j'ai battu mon record de distance perso en brevet. J'ai déclaré forfait aux 1000 kilomètres juste avant les collines du Perche.
Le truc génial c'est que cette aventure a été tentée par que des amateurs, des gens qui vivent pour le vélo juste pour le plaisir de se dépasser. L'audax Club m'a bluffé par son organisation et les motards supers sympas pour nous ouvrir la route. Le truc le plus énorme mais impossible à réaliser ce serait partir du Champs de Mars.
Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est l'ambiance du départ. Devant il y avait une troupe de russes avec ambiance assurée puis le coup de la fusée pour lancer le départ, les encouragements des spectateurs et la gentillesse des gens qui proposent des cafés sur la route. Un regret, un manque de relais par les medias nationaux à part France 3 car il n'y a pas de vedette médiatique (hypothèse). Le deuxième regret le manque de WC aux contrôles, les structures sont surchargées, normal (5000 cyclistes); dommage qu'il n'y avait pas de micro-ondes à disposition.
Sur la route la première partie ne fut pas trop dure. Un petit film d'horreur avant Loudéac. Un camion rempli de cochons (Bretagne oblige) a pilé devant nous ses feux rouges avec le hurlement des bestiaux. Un truc à vous glacer le sang.
Tout le monde m'avait dit de ne pas m'arrêter à Loudéac car le contrôle serait surchargé mais je suis arrivé vers 22h30 et pour manger et dormir je n'ai pas trop attendu.
Le lendemain direction Brest en passant par Mur de Bretagne. J'ai roulé une partie de la journée avec Claire et croisé plusieurs fois Jean-lou. Les 20 premiers km durs à froid par chance pas de pluie à ce moment.
Arrivé à Brest en forme et après petite sieste. Je pense que c'est au retour que j'ai trop forcé. J'ai pris une douche formidable.
Après Corlay par chance j'ai croisé Claudine qui m'a gentiment aiguillé sur la route. Avec mes yeux de taupe, je n'y vois rien lorsqu'il pleut durant la nuit et j'ai chopé froid.
Le départ du jeudi fut dur car les muscles étaient contractés. Bon, je vous passe le détail de l'emploi du temps : pluie, rouler, manger, pointer, la routine quoi. Tout c'est gâté dix kilomètres avant Villaines-la -Juhel. J'ai ressenti une vive douleur au genou gauche.
Au contrôle, j'ai retrouvé Gwénaëlle; on a décidé de faire le reste de la route ensemble. Programme restauration rapide, massage, petit dodo 15 min puis on est reparti ensemble mais mon genou refuse d'avancer, de plus la patte de mon phare avant s'est cassée.
Gwénaëlle a eu la gentillesse de m'attendre et à Fresnay sur Sarthe, je déclare forfait car après il y a les collines du Perche.
Je demande à des spectateurs où je peux trouver un hôtel ou un abri de bus. Ils m'ont gentiment proposé de m'héberger. C'est dommage mais c'est comme ça.
Vendredi matin je rencontre Henri à la gare du Mans et plein de cyclistes qui eux aussi ont déclaré forfait. On remplit le TER de vélos. La SNCF est toujours aussi paniquée quand il y a plus de deux vélos dans un train, retour morose sur Paris.
J'ai aimé la magie de rouler la nuit (sans pluie) et de voir une file de phares rouges avancer sans bruit de moteur.
Durant le parcours j'ai vu le panneau de la ville d'Alençon j'ai eu une pensée pour le Front de libération des nains de Jardin et pour les anciennes salariées de Moulinex. La Bretagne m'a fait revivre mes souvenirs d'animateur et de voyageur errant. Je pense qu'à Mamers les cyclos fumeurs ont été trouver des champs (de quoi, à vous de deviner ?)
Je n'ai pas perdu mes habitudes de dégustateur de produits locaux, j'ai englouti : des gâteaux bretons, des galettes saucisses, un quinaman, des frites et même un café calva.
La Bretagne n'a pas perdu ses habitudes avec les camions; ils nous ont provoqués quelques frayeurs...
Des fois les cyclos sont crades, lorsqu'ils jettent leur papier par terre (no comment).
Quand à mon vélo c'est le même que celui de tous les jours : sauf que je lui ai mis des porte -sacs d'été et mon éclairage une frontale plus une dynamo dans le moyeu (Shimano).
Par contre j'ai emmené trop de trucs : fringues de rechanges et bouffe.
Pour la nourriture le meilleur système c'est avant de pointer d'acheter son repas et si on s'arrête à Loudéac il est préférable de réserver une chambre.
Quand au sommeil, mon rythme c'est 4 h par nuit et une sieste de 15 min.
Pour l'instant je fais une coupure, le temps que mon corps récupère mais je reprendrai ma revanche dans 4 ans.
Joël Chicoyneau de Lavalette
"Le Cyclotourisme, un art de vivre" |