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Paris-Bruxelles-Paris avec les Audax Français

Aller en 600 km Audax (621 km, samedi 5 Juillet et dimanche)
"Souvenir Maurice Vertongen"

Retour en allure libre Audax: Trait d'Union Européen de 416,5 km, lundi, mardi et mercredi)

Soit 1037,5 km en 5 jours

par Jean-Pierre Smith
http://abeille-cyclotourisme.chez.tiscali.fr/souvenirs/2008_paris_bru_paris.html

Samedi 5 juillet - Brevet 600 km Audax - 1ère partie: Paris-Verdun (316 km)

MedailleC'était une ancienne idée, mise de côté par ma chute sur la flèche Vélocio: Pourquoi ne pas partager la célébration festive par les Audax français de la renaissance de l'Union des Audax Belges à Bruxelles le dimanche 6 juillet au soir à Bruxelles ? Ceci était encapsulé entre un Paris-Bruxelles de 621 km organisé comme un brevet de 600 km Audax à allure Audax (22,5 km/h) et un Bruxelles-Paris organisé comme un Trait d'union Européen à allure libre (théoriquement 20 km/h), le tout avec la célèbre organisation Audax que m'avait décrite Claudine. Alors au dernier moment, après un coup de fil à Bruno, sans même avoir à mon actif un semblant de qualification Audax (même pas de brevet de 200 km). Sur recommandation de Bruno, je suppose, ils acceptent mon inscription tardive.

Il est certain que, comme me le confirmera Claudine après coup, une longue distance Audax, ça passe ou ça ne passe pas en fonction de la préparation qu'on a, de l'état d'entretien du vélo (les pannes mécaniques, même les crevaisons, sont ici insupportables) et de la capacité qu'on a à rouler en groupe à allure régulière. C'est passé. ouf !

Alors, après un coup de fil de vraiment dernière minute à Jean-Joël de Rudnicky, le président hyperactif de l'UAF, me voilà au volant de ma voiture (oui, ma voiture...), entamant mon troisième tour autour de l'hippodrome de Vincennes à 3 heures 30 du matin (le départ sera pile à 4 heures). Le lieu du départ est au premier parking de l'hippodrome, route du pesage. C'est tout ce que j'en sais. Tout ce que je vois, ce sont ces camping cars à deux lampes bleues, temples d'un commerce fascinant, certes, mais pas prioritaire au moment de partir pour 600 km à vélo. Toutes les voitures que je tente de suivre sont d'ailleurs intéressées par ces lampes bleues ou ce qu'elles éclairent, plutôt que par la recherche de ce foutu parking. En fait rien n'est indiqué mais un cyclo reconnaissable à son baudrier est monté près de la porte pour attendre le dernier (c'est moi), il faut me avancer le museau de la voiture à 20 cm d'une énorme porte automatique donnant sur l'hippodrome et, magie, la porte s'ouvre toute seule, donnant accès à une route qui passe sous la piste des chevaux et ressort sur un immense parking à ciel ouvert, gardé comme Fort-Knox dans ces lieux troublés. Sur le parking, pas une seule lampe bleue. Autre monde...

Plus le temps de bricoler. Heureusement, tout était déjà prévu. Mon vélo était prêt, ses sacoches (avant et arrière centrale) sont prêtes, je suis chaussé, habillé et éclairé, j'enlève la frontale, pas la bienvenue chez les Audax, et mets mon sac plein d'affaires qui remplacera cette fois mes deux sacoches Ortlieb (une habitude que je n'ai pas) dans le camion de l'organisation. Pour la plaque de cadre, je la pose sur mes manilles compatibles plaques Maindru de PBP, BPR et autres organisations analogues. Jean-Joël de Rudnicky me remet mon dossier, N°25 [c'est moins que le 77 du WE dernier (DFU) ou 1349 du WE d'avant(BPR)].

Nous voilà baudriérisés mais sans frontales sur les vélos éclairés, dans le sas derrière la porte du parking. Les vigiles de l'hippodrome nous voient de leur mirador caché dans les arbres avec leurs jumelles infra-rouges. On est presque dans le monde de Blade Runner, à deux pas des omniprésents camping-cars à lumières bleues. Il ne manque plus que des dégageuses à émeutes...

Et c'est parti pour un parcours sans faute jusqu'à Coulommiers (65 km), sortant de Paris dans le noir à 22,5 km/h avec notre escorte de motards de l'ANEC qui nous ouvrent la route (et les feux rouges, suivant la règle peu connue du code qui dit qu'on ne peut pas opposer un feu rouge à un convoi déjà engagé dans le carrefour en question). C'est très impressionnant et l'ordre dans lequel on roule, deux par deux derrière les capitaines de route du tronçon, remarquable pour l'amateur que je suis. Il fait nuit et chacun se tait. C'est toujours dérangeant de rouler si tôt, et seul le lever du soleil et sa première apparition face à nous (on roule vers le soleil levant) est là pour dérider un moment toujours morose de ces brevets un peu extrêmes. Les montagnards ont la même expériences avec leurs interminables marches d'approche dans le noir et le lever du soleil là-haut, dans la montagne ou déjà dans la magie du glacier.

Ravito de Coulommiers
Petit déj sur tréteaux de Coulommiers

À Coulommiers, au ptit déj de 30' dressé sur des tréteaux, je découvre la première règle non écrite de la survie en Audax: "Toujours avoir le réflexe nourriture, ne pas compter que sur l'organisateur (on peut avoir une crevaison à réparer au lieu de manger) et acheter à chaque occasion d'achat pour stocker dans la sacoche en prévision des inévitables passages à vide". la seconde règle est plus évidente: "Manger tout ce qui passe à portée de la main, et vite". Je découvre que je suis presque le seul à avoir les cartes en vue sur la sacoche, tant il est reposant de suivre sans réfléchir le groupe mené par les capitaines de route. À Montmirail, je découvrirai aussi la 3° règle: "Aller toujours préventivement aux toilettes et bien étudier les vêtements en fonction de l'étape à venir, car on n'aura pas le loisir de s'arrêter pour en changer". On bavarde dans le peloton. Tout le monde se connait, peu d'étrangers comme moi mais l'Abeille est connue, par Claudine, naturellement, alors je bénéficie du préjugé favorable réservé aux amis des amis.

Au Buffalo Grill
Déjeuner au Buffalo Grill de Chalons en Champagne

À Montmirail, on passe rapidement avec un arrêt de 20' dans un café, ce qui me sauve la mise, et on arrive enfin à la pause déjeuner de Chalons en Champagne au pk 173, dans une chaleur à crever, au Buffalo Grill local. Là je parviens à reconstituer mon organisation perso, mange rapidement, saute le café (curieux: "Axens = café à toute heure", vélo = "jamais de café sauf si c'est cool") et parviens à faire une sieste de 10' sur l'herbe sous un arbre. Un grand moment pendant que le groupe finit son repas dans la salle avec un bruit d'enfer. Je répare tant bien que mal le capteur de mon compteur qui ne tient plus suite à la réparation post-Vélocio, redresse mon guidon qu'un cyclo maladroit et discret avait tordu en le faisant tomber sans rien me dire, et on repart, pile à 13:58. Encore trois étapes jusqu'à Sermaize les Bains et Saint Mihiel (et sa côte de mon premier Paris-Metz avec Claude Mariotte).

AJ de Verdun
AJ de Verdun: dîner des capitaines de route, Bruno dit "N°2" ou le "Vice-Président" et "N°1" (non, ce n'est pas Mr. Baxter)

Enfin, arrivée à Verdun, que nous atteignons à la nuit tombée pile-poil à l'heure: à 21:00, pour grimper directement à la cathédrale et de là à l'auberge de jeunesse championne des mouvements pour la paix, pour (dans cet ordre) un dîner, une douche (avec lessive Sénégalaise) et un bout de nuit dans le sac à viande sur un vrai matelas sous une vraie couverture et avec un vrai oreiller. Le grand confort, si mérité après 316 km, et tellement mieux que sur ces BRM 600 km où on prétend ne pas dormir, ou bien où on dort sur du carrelage glacial.


Dimanche 6 juillet - Brevet 600 km Audax - 2ème partie: Verdun-Bruxelles (305 km)

Au réveil, préparation, crèmage et rangement en zombie des affaires. Là aussi les réflexes jouent pour ne rien oublier. Je suis plus à l'aise avec mes deux sacoches Ortlieb, chacune dédiée à une partie des affaires qu'avec le sac unique que j'ai là, qui est vite un vrac invraisemblable mais qu'importe, ça marche aussi. Le linge sèchera sur la sacoche arrière et je retrouve tant bien que mal mes marques usuelles. Ptit déj, énorme si on veut avant de partir. Départ dans le noir à 03:19. Comme hier, rouler dans le noir n'est pas propice aux conversations et les bavardages reprennent après le lever du soleil sur la route de Charleville Mézières (pause: 20') après une pause de 30' ptit déj à Stenay, dans un café, cette fois, puis route vers Givet (11:17, 12:47), lieu du déjeuner, au pk 477, à 5 km de la frontière belge. 1 h 30 de déjeuner. Comme hier ça semble long sur le tableau de marche mais c'est très court, en réalité.

Le president prend des photos
Même le Président prend des photos en haut des bosses semi-belges

On n'a plus que 136 km à parcourir et ça continue à sembler impossible, si on regarde la route jusqu'à Bruxelles. En fait, les 3 étapes par Namur et Nivelles se passent bien. On commence par le parcours magique en Belgique le long de la Meuse après un petit bout d'un parcours Abeille du WE de Pâques en Tiérache de Marcel en 2005, entre Revin et Fumay. Ce tronçon riant de Meuse belge justifie à lui seul le voyage. Après Nivelles, il faut contourner Bruxelles par Tervuren et Zaventem, c'est à dire en laissant la ville à gauche et en roulant de nombreux kilomètres dans les faubourgs flamandophones, avec des pavés épisodiques, de nombreuses voitures, peu de panneaux, jamais compréhensibles et des bosses, avec le Président en haut qui prend des photos.

Coureurs cyclistes belges
Coureurs cyclistes belges

Catastrophe. Alors qu'on respectait l'horaire avec exactitude (eh oui, Claire, des plans de route millimétrés, a-que les miens à coté, c'est de la gnognote !), le passage sur notre route d'une course cycliste de junior fiche le bazar dans notre belle organisation. Il nous faut nous arrêter sur injonction de la maréchaussée belge, sans qu'il nous soit aisé de percevoir le caractère essentiel de notre arrêt. Enfin on voit les vélos passer, ils roulent plus vite que nous, on s'extasie (oooooh!) et on reprend notre route vers Zaventem (oui, l'aéroport) face à un vent désagréable de gauche qui nous met tous dans la bordure droite. Certains sont fatigués, il faut aider: rouler en file de gauche, mais on ne peut aider qu'un vélo car des éventails, même de 3 à 5, ne sont pas envisageables compte tenu de la circulation et des routes. Et il y a des bosses à monter, car le plat pays est tout sauf plat.

Apero chez les belges
Apéro chez les belges, nos trois motards de l'ANEC sont devant avec leurs coupe-vent jaunes

Enfin on arrive, un peu en retard sur l'horaire Audax (honte suprême !!), après une ultime difficulté aéroportesque à trouver le chemin de l'hôtel. Nos amis belges et une bière nous attendent une fois, on range les vélos, pas de douche avant le dîner, pas le temps, un apéro et quelques discours soporifiques (magnifiques, en fait...) nous attendent aussi, une fois. On est en plein air et on a à boire, alors tout passe bien que la lassitude se lise sur quelques visages. Les autres sont heureux de boire un coup (une fois). Certains s'arrêteront là et un bus les ramènera demain sur Paris. Un belge néderlandophone (qui ne parle pas un mot de français et a fait tout le parcours avec nous) nous quitte là avec sa famille qui est venu l'attendre. Nos trois motards de l'ANEC nous quitteront là et vont rentrer non-stop vers leurs foyers. L'ANEC est une association de bénévoles Normands spécialisés dans l'encadrement des événements cyclistes: des courses ou criteriums, Paris-Brest-Paris Randonneur et les brevets Audax et autres raids Européens de longue distance de la ligue IDF qui sont organisés sur le principe Audax. Ils adorent la moto et ce qu'ils font avec les groupes Audax. On les remercie: grâce à eux, rouler se fait dans un immense confort. On n'y penserait pas, mais ils sont aussi fatigués, et heureux, que nous.

De nombreux débats agitent les Audax: le respect, quasi religieux, de l'horaire et du plan de route, la désignation du capitaine de route et de son second (un grand honneur), la vitesse du capitaine de route en montées, le chemin quand on se perd, le chemin quand, et ce n'est pas exceptionnel, on conteste le parcours de l'organisateur. Dans un tel cas, chacun donne sa version et est alors prêt à se faire tuer pour ses opinions. Faut-il partir demain à 13:00 (programme), 10:00 (quasi-unanimité) ou 10:30 (opinion d'un seul, pour ménager un temps de repos 30' plus long) ? On partira à 10:30.

Traits Union EuropéensBruxelles (2008) Prague (2009)  


Retour en allure libre Audax: Trait d'Union Européen de 416,5 km, lundi, mardi et mercredi)

Lundi 7 juillet - Trait d'union Européen - 1er jour: Bruxelles-Maubeuge (122,5 km)

Faut y aller
10h29, Faut y aller, le Vice-Président arrive juste !

On part à 10:30, le temps menace un peu. Le bus est parti, le Président aussi, le N°1 aussi (chef des capitaines de route), les motos aussi, on se sent un peu orphelins. Bruno, (N°2, Vice-Président chambré par les Audax décidément gaulois) est là. L'organisateur du Trait d'union Européen est encore un superbe randonneur calme, préparé et méthodique, régulièrement chambré par les Audax décidément toujours gaulois, surtout quand les motos ne sont pas là.

Photo a Tervuren
Photo du groupe, en vacances à Tervuren

On sent qu'on est en vacances, on traîne sur la route, on ne respecte pas l'allure imposée à 20 km/h, on s'arrête aux pièces d'eau de Tervuren pour faire des photos. Bref c'est le relâchement. Sans doute un peu de fatigue. Sans le Président et les motards, qui se trompaient parfois et qu'on chambrait alors copieusement, on se trompe parfois, presque personne ne lit les cartes. On improvise démocratiquement un déjeuner à Waterloo dans le self d'un centre commercial. Pour ma part, je n'avais pas préparé mes cartes car je n'ai récupéré le parcours qu'au départ.

Le bateau va monter, a Ronquieres
À Ronquières, le bateau se prépare à quitter le bas-canal pour aborder la pente. On a envie de pousser

On visite et on s'extasie devant le monte-bateaux de Ronquières qui me rappelle en plus grand, plus sérieux et plus belge (ça fait plus "ingénieur Arts et Métiers" du XIX° siècle) la pente d'eau de Montech de la semaine Abeille de 2007, sur le canal qui longe la Garonne. Pour Bruno, grand défenseur des vertus de la perfide Albion et de l'Écosse qui la contrôle, c'est plutôt la roue de Falkirk ! À chacun ses valeurs (mais... c'est quand-même chouette, la roue de Falkirk). Le passage de Givry et l'art de trouver la route de Maubeuge via la frontière non gardée, par conséquent non fléchée, sont un bel exemple de tâtonnement collectif Audaxien.

À Maubeuge, enfin, on arrive plutôt tard au Campanile et on sent la fatigue. Bière, douche, dîner et au lit, dans cet ordre. On voit bien que les vraies valeurs cyclotouristes reviennent au galop dès que l'organisation Audax branle un peu dans le manche...


Mardi 8 juillet - Trait d'union Européen - 2ème jour: Maubeuge-Compiègne (173,5 km)

Départ à 8:30, à une heure cyclo décente, vers la forêt de Mormal et son BPF caché qui vend des sortes de quiches au Maroualle succulentes à cette heure matinale. On est contents de rouler de nouveau en France. Les routes belges sont vraiment très mauvaises, avec leurs plaques de béton mal jointives et très mal signalées. On aurait envie de plaindre les Audax belges d'être belges. il faut pourtant croire que c'est là leur destin et qu'ils le ressentent moins mal que nous pour eux. J'entends, à propos de traits d'union européens, une histoire épouvantable de trait d'union pas très réussi avec Londres. Les français et les anglais ont décidément bien du mal à cohabiter, mais adorent se détester.

Pluie impitoya-able
Comme à Dallas, la pluie est ici impitoya-able

On trouve ce mardi une pluie impitoyable. Consigne: ne rien dire. On ne dira rien et on roule sous la pluie sans se plaindre. Compte tenu du particularisme Audax, je découvre là la 4° règle non-écrite Audax: "Qaund il pleut, utiliser un coupe-pluie bien ventilé du type coupe-pluie Abeille et non un gore-Tex ou pire une cape, qui fait transpirer et qu'il faut retirer quand la pluie a cessé". Tous roulent tout le temps avec le coupe-pluie dès que ça menace. ainsi, pas besoin de s'arrêter pour caper ou décaper. Malins, les Audax !

Resto de Guise
Restaurant de Guise dont nos porte-monnaies se souviennent

On passe par Guise, où on déjeune dans un resto qui nous assène un coup de fusil collectif, et par Coucy le Château après la forêt de Saint Gobain. Je pointe ces BPF, que j'ai déjà en général, sur un carton à découper de la FFCT et que je remettrai finalement à l'organisateur pour le Trait d'Union Européen sans en découper les précieux tampons. Je ne sais pas si j'aurai la médaille mais je ne conserverai pas mes BPF. Tant pis, ça fera le même résultat que sur BPR où je suis passé sans pointer sauf qu'ici, il n'y a personne que ça fasse marrer (nostalgie...).

Dans la dernière étape vers Compiègne, j'ai l'immense honneur d'être choisi comme capitaine de route adjoint de Bruno, qui roule sans compteur de vitesse. Il me semble que ça en fera râler certains dans le peloton (ceux-là mêmes qui, quand ils sont devant, emmènent le peloton beaucoup trop vite dans les côtes). Ils trouveront qu'on roule trop doucement. C'est sans doute vrai, qu'on roule trop doucement dans les descentes, mais le groupe décroche facilement dès qu'on dépasse les 35-40 sur une route qui tourne. Je constate là tout le péril qu'il y a à emmener un groupe Audax. Enfin, après un passage de doute collectif quant-à notre capacité à trouver le Formule 1 de Compiègne (on n'avait pas imprimé le plan de situation sur Mappy), on arrrive. C'est la zône...

Velos dans Formule 1
Les vélos dorment dans le Formule 1. Mais où dorment les cyclistes ?

Je ne décrirai ni ce formule 1 ni ses WC ni ses douches, ni le petit trou dans la porte d'une des cabines de douches. Je change préventivement mon pneu avant (Olivier Czuka trouvera après que j'use trop vite mes pneus faits main Pariba et m'engueulera pour ça...) et on part tous manger au resto à coté du Formule 1, très bien. Puis, au lit, dodo, vers 23:00.


Mercredi 9 juillet - Trait d'union Européen - 3ème jour: Compiègne-Paris (120,5 km)

Le retour de Compiègne respecte les grands classiques, avec l'incontournable visite de Saint Jean des Bois (toujours magnifique, néanmoins), sauf qu'on change le parcours (grognements dans le peloton) pour rejoindre la Marne à Noisiel et y attrapper la piste cyclable au lieu de prendre les boulevards des Maréchaux.

Dejeuner Abbaye
Déjeuner magique à l'abbaye de Chaalis

On pointe Morienval et on va déjeuner en plein air, au risque de prendre des coups de soleil, au resto qui vient d'ouvrir ce matin à l'abbaye de Chaalis. La serveuse, qui est aussi la patronne et la cuisinière, est très mignonne, ce qui ne gâte rien. Je fais sa pub discrètement et Personne ne semble se plaindre du lieu du déjeuner, cette fois.

Ensuite, pas de sieste (pas le temps), je somnole sur le vélo et suit comme un zombie pendant toute la partie qui rejoint Noisiel, puis toute la piste cyclable le long de la Marne. Je me réveille vraiment à l'arrivée, après, finalement, une boucle de plus de 1000 km en 5 jours.

---o-O-o---

Je comprends enfin (je sais, Claudine l'avait dit avec talent en 2003 à propos de son Paris-Ventoux-Valence Audax, mais...) pourquoi les Audax sont des modèles, parfois décriés mais jamais correctement imités, de grands rouleurs sur de très longues distances. Leur organisation est redoutablement efficace et tous sont, sans exception, de grands rouleurs. Chacun est parfaitement autonome et contribue sans se plaindre (sauf...) à un collectif presque parfait. C'est sans doute de là que vient le modèle des groupes Abeille qui roulaient si bien en 1999, à deux de front (je pense à Jean-Paul Fouchard et Partice Micolon), avec une régularité de métronome et sans que personne, derrière, n'ose bousculer la cadence pour accélérer à 28 ou 29, comme on l'a vu plus récemment avec quelques abeilles moins polissées. Il faudrait rendre les stages Audax obligatoires à l'Abeille pour ceux qui font de la longue distance. C'est enfin une école de tolérance, parfois un tantinet macho, où tous partent et arrivent ensemble.

Le moment est venu de rentrer. Comme on est dans un parking, pas d'apéro pour se dire au-revoir et on ne peut pas dire au-revoir aux dames dans leurs camping-cars: à cette heure-là, elles ne sont pas encore là. Tant pis, on fera sans.

Merci aux Audax pour cette grande leçon de cyclotourisme. Dommage que je n'aie pas pensé à prévenir à temps Christian et Claudine, tous deux plébiscités (surtout Claudine, naturellement) par les Audax qui, tous, se souviennent avec nostalgie de l'entrée de Sophie avec son look de bellissima jeune fille italienne, à vélo dans le peloton Audax, quelque part du coté de Pise. Et quand-même, leurs médailles sont super-classe. Merci à Bruno (le Vice-Président) et au Président pour la médaille (photo en haut) en dépit de mon inscription tardive.

Jean-Pierre


"Le Cyclotourisme, un art de vivre"

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