Paris-Brest-Paris 2003La Pole |
C'est parti. À l'heure prévue, le starter libère le premier peloton de 22 heures. Nous sommes là dans les tout premiers, juste derrière la voiture de l'organisation et les motards de l'A.N.E.C. qui nous ouvrent la route à près de 35 km/h sur ces vingt premiers kilomètres.
Mais revenons deux heures et demie auparavant.
Agglutinés vers l'entrée du gymnase, les quelques deux mille partants de ce deuxième départ piaffent d'impatience. Patrice et Jean-Paul ont réussi à se retrouver dans cette multitude de cyclos des cinq continents.
Ceux du vingt heures viennent tout juste d'être délivrés quand nous pénétrons dans le stade. Poser les vélos, faire la queue, pointer les badges, reprendre les vélos et de nouveau l'attente parqués sur la piste.
Noyés que nous sommes, anonymes, dans la masse des participants, se retrouver sur la première ligne comme en 99 semble bien compromis.
Pointage des cartes de route. Il nous faut passer entre des barrières en file indienne.
Coupure juste derrière nous. Nous sommes en fin du premier groupe de 6 à 700 cyclos bloqués à la sortie du stade en attente de rejoindre le départ. Sur la gauche, il suffirait de passer un talus pour rejoindre la route. On tente le coup ?
Discrètement nous glissons à l'arrière du paquet, passons la petite butte et attendons derrière les balustrades parmi les spectateurs.
Ca y est ! le groupe est laché vers la ligne. Les premiers sont sur nous. Rapidement enfourcher nos vélos, sprinter sur 300 mètres et fondre sur la ligne de départ. Oui, nous sommes en "Pole Position" avec une vingtaine d'autres, juste sous la banderole.
Quel intense moment de plaisir, quelle sensation de bien-être, quelle délectation. On oublie tout: n'existe que l'ivresse de l'instant présent.
Le cordeau qui nous retient encore est abaissé.
Dans quelques minutes, c'est l'envolée. Devant nous, le public massé de chaque coté de la route, le ruban d'asphalte qui nous appelle, la musique s'amplifie. Une détonation .
C'est parti. À l'heure prévue, le starter ...
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