Le journal de PARIS - PÉKIN (mois d'avril) |
Important: Les informations sur le déroulement de Paris - Pékin à vélo 2008 sont strictement associatives, elles ne peuvent être rediffusées que dans le même esprit d'information. Il est strictement interdit d'utiliser ces données à des fins autres que celles définies par le cadre de la loi de 1901, dite "loi associative"
Distance : 82 km - Dénivelé : 437 m
Départ : 9h1 5 - Arrivée : 17h00
Une sainte journée !
Changement de décor, changement d'ambiance. Aujourd'hui une vraie journée de cyclotourisme. Du temps, des photos, de l'ambiance. A défaut du vent c'est la sérénité qui a soufflé sur les cyclos.
Un départ groupé et accompagné par la police, nous permet de franchir plus facilement le Don, sur un des deux ponts de la ville. La route est coupée à toute circulation.
Nous gagnons rapidement une campagne riche et variée, sur une belle et large route. Au Km 30 nous découvrons une ville importante pour l'histoire Russe : Novocerlasck. C'est ici en effet qu'en 1541, a eu lieu la première unification de la patrie Russe. Pour cette raison deux monuments prestigieux ont été édifiés. Un arc de triomphe très kitsch à nos yeux, met en valeur les héroïques combattants et une cathédrale remercie le Dieu Orthodoxe. Nous avons pu visiter longuement ces monuments. Plus loin deux autres églises intéressantes nous ont été proposées.
A l'entrée de la ville, un groupe de jeunes filles coureurs cyclistes nous fait une haie d'honneur et prend la tête de notre groupe pour nous conduire à l'arrivée. Là encore surprise de taille. Sur une place, devant un bâtiment à colonnade, le Président local du sport et du tourisme, encadré par trois centaines d'enfants, nous reçoit en grande cérémonie. Offrande du pain et du sel par une jeune fille et deux footballeurs en herbe, Marseillaise et Hymne Russe, discours chaleureux des autorités. La médaille officielle et le fanion du Paris Pékin sont offerts au Président et aux cyclistes. Une cérémonie émouvante, ou cette fois encore nous avions conscience de représenter la France et nos pays amis participants.
A 18 heures, le repos commence.
Notre témoin du jour : Michel Arnoult du club de Vineuil Sports cyclotourisme (41) Loir et Cher. " Un départ de l'étape, frais et dispos, grâce à la journée de repos, nous a permis de démarrer tranquillement, accompagné par la police comme d'habitude. Je suis un peu gêné par l'arrêt total de la circulation, en notre faveur car j'ai conscience des problèmes crées à la population locale. J'ai apprécie l'arrivée dans la ville de Novocerlasck, car nous avons pu prendre du temps et l'arrêt pique nique a été très bienvenue. Cela nous change des stations services ! Une cathédrale un mariage et un arc de triomphe symboles du passé historique de la ville et du présent. Au changement de région, nous avons attendu une heure l'arrivée de la garde montante ! Heureusement le temps était clément, mais l'orage menaçant faisait redouter le pire. Je garderai un excellent souvenir de l'accueil des jeunes filles cyclistes à l'entrée de la ville. Applaudissements et émotion. Ces jeunes avec un matériel un peu désuet étaient manifestement fiers de rouler avec nous. J'ai été très ému. Cerise sur le gâteau, l'accueil du comité des sports et du tourisme de la ville, avec Marseillaise et hymne Russe, précédant l'offre du pain et du sel. D'un seul coup notre statut d'homme ordinaire est devenu celui d'homme d'exception. Cela est fort agréable. ! |
A quelque chose malheur est bon dit le proverbe. Cette journée de repos très attendue, illustre notre propos.
Beaucoup dans le groupe en effet faisaient grise mine, en pensant que se tenir à bonne distance de la ville allait être un handicap pour le tourisme. Il faut dire que c'est totalement exact pour ce point de vue. Par contre, dormir, se reposer dans la verdure, au bord du fleuve, alors que certains sont fatigués, a été, à mon sens une grande chance et une utile nécessité. La condition physique est essentielle à un randonneur au très long cours. Savoir se reposer, dormir, manger calmement et lentement sont des facteurs de réussite.
Aujourd'hui, ceux qui l'ont souhaité ont pu vraiment se reposer tranquillement en dehors de toutes contraintes. D'autres ont préférés prendre un bus et aller en ville. A chacun le soin de gérer sa vie. La partie se termine sur la muraille.
Les derniers enfin, une vingtaine, volontaires, ont quitté la base de loisirs à 9 heures, en minibus, pour obéir aux règles de la vie officielle, souhaitée et attendue par les autorités. Visite d'un lycée, formateur des futurs sportifs Russes, déjà quatre médailles d'or au J.O.
Rien ne nous a été épargné : Le discours officiel de l'adjoint du proviseur, les spas, le réfectoire, les salles de soins, celles de perfusion de je ne sais pas trop quoi, je ne comprend toujours pas le Russe, probablement du glucose, les salles de musculation, l'utilité du sport d'élite dans la richesse d'un pays ! Nous avons répondu modestement que nous pensions être aussi des sportifs, mais d'une autre planète. Tout a été parfait. Chacun a tenu son rôle.
Deuxième visite au représentant de Monsieur le Maire de la grande ville de Rostov, sous les yeux des caméras de la télévision et l'oreille des radios. Une présentation de la FFCT est faite en Russe sur un diaporama, uvre du siège fédéral. Echange de cadeaux, sourires, poignées de mains chaleureuses et, il faut rapidement quitter la salle une autre délégation est attendue.
Quelques enfants, apprenant le Français son présents. Occasion de nouer quelques liens. A 14 heures la délégation rentre et file prendre une sieste réparatrice.
Aujourd'hui nous avons accompagné à l'avion pour un retour en France, Gérard Bayard, très fatigué moralement et physiquement. Bonne chance à lui pour une autre histoire.
Journée de repos pour les participants ! mais pas pour les membres de la logistique.
Claude passe 10h à vérifier et réparer les vélos, aidé par Gil. Brigitte, Odette et Jean-Claude réapprovisionnent le camion frigo. Adrien et Julien essaient en vain de trouver une connexion Internet et d'expédier K7, images et photos pour les médias. Yves-Marie organise sa rencontre traditionnelle avec les jeunes d'un lycée apprennant le Français. Dr François et Hermina notre infirmière soignent les petits bobos. Nos deux ostéopathes, Henrique et Clément sont également très sollicités. Jean et Henri règlent les différents problèmes d'hébergement. Enfin Jean-François, en bon chef d'expédition et trésorier, règle les factures et fait le change pour les participants.
95 km - Dénivelé : 592 mètres
Départ : 12h15 - Arrivée : 20h00
La grasse matinée, a fait quelques heureux et le départ pris sous un soleil radieux et chaud, donne du cur à l'ouvrage ! Mais il nous faut vite déchanter car l'avancée du groupe est arrêtée par la police à chaque crevaison ! Notre ennemi le vent de face est lui aussi présent. Nous n'avançons guère. Les arrêts successifs et les conditions de route, transforment ce qui devait être une petite étape tranquille de 72 km, en une épreuve de 95 km.
Il faut dire qu'initialement nous devions être logés au centre ville et que devant les prix demandés, nous avons dû nous replier sur des camps de vacances, bien aménagés certes, mais à une trentaine de km de l'entrée de la ville. Dorénavant nous prendrons des dispositions pour partir tôt le matin.
La ville de Rostov est immense, et la circulation vraiment difficile. La police veille sur nous. C'est en deux convois, vélos et véhicules, que nous trouvons nos bases de vie, au bord du Don, l'énorme fleuve Russe, chargé de bateaux plats. Le repos sera bienfaisant.
Notre témoin du jour : Claude Morel, de l'abeille de Rueil (92) Hauts de Seine. "La mise en route est très laborieuse car dans les 5 premiers kilomètres nous avons 3 crevaisons dans le peloton. Du coup, la police qui nous précède et nous suit, arrête systématiquement l'ensemble des cyclos ! Ce qui bien évidemment n'est pas évident pour personne, ni très agréable. Depuis mon départ de Paris, je suis satisfait, par ce j'ai vu, entendu, vécu et appris. En plus, j'ai observé le domaine agricole, des pays traversés (c'était mon activité) et j'ai découvert des terres magnifiques, riches, parfaitement cultivées et ensemencées, dans d'immenses plaines qui laissent présager d'excellents rendements, sauf si les conditions climatiques sont médiocres, au moment de la récolte. J'avais souvent entendu parler des ces immenses terres à céréales, mais je ne pouvais imaginer de telles étendues. Immédiatement j'ai retrouvé les lectures de mon enfance sur la retraite de Russie : " Après la plaine blanche une autre plaine blanche ". Ce voyage me fait prendre conscience, pour la première fois de ma vie, de l'immensité de la terre, probablement parce que telle une fourmi j'avance lentement. Je ne doute pas de découvrir pendant les deux tiers du parcours restant, de nouvelles découvertes, de nouveaux paysages, de nouvelles peuplades et des nouvelles sensations. " |
Le début de la Russie.
Aujourd'hui, l'expédition est entrée sur le territoire Russe après une longue attente à la frontière (6h) .
Heureusement tous les passeports, tous les carnets et tous les véhicules étaient parfaitement en conformité avec la réglementation. Aucune faille n'a été décelée, malgré un zèle affirmé des douaniers, dans nos documents administratifs.
Conséquence : l'arrivée à l'hôtel à Taganrog s'est effectuée aux alentours de 22h30.
Un dimanche bien rempli...
Distance : 92 km - Dénivelé : 654 m
Départ : 10 h00 - Arrivée : 17h45
Le vent, encore lui !
Un départ plus tardif de l'hôtel est très apprécié. Mais nous constatons hélas que dès le 1er km aujourd'hui il nous faudra encore subir un vent de face. Dans chaque groupe, la consigne est à l'économie et nous arriverons tous à l'étape avec soulagement.
Le paysage ne varie guère et cette nuit encore notre bivouac annoncé se transforme en nuit en gymnase. Grâce au réseau de l'Alliance Française, nous trouvons accueil dans un lycée d'Etat où l'apprentissage de la langue française est prioritaire. Madame Alushina Tatyana et Olga, professeur de français mettent tout en ouvre pour faciliter notre installation, alors que la ville est en congés pour préparer la grande fête de la Pâques Orthodoxe.
Une fois encore, "l'équipe cuisine" nous régale dans un restaurant improvisé : salade composée, buf Charolais aux carottes d'Arpajon, pâtes façon Jean-Claude et dessert lacté !
A 21h00, matelas et duvets déployés, l'expédition s'endort...
Le témoin du jour : Christian Blandeau, club Omnisports les Ulis (91). "Le froid est désormais derrière nous et nous allons vers la chaleur. Nous commençons notre bronzage. Depuis notre départ nous avons traversé la Serbie, la Roumanie, la Moldavie et l'Ukraine dont le niveau de vie nous semble assez décalé par rapport aux premiers pays traversés. La vie en groupe reste la même que dans toutes les activités, je ne vois pas beaucoup de différence entre la vie professionnelle et la vie de cyclotouriste. Ici aussi, il y a des petits malins qui ne souhaitent pas trop participer aux corvées. Heureusement, la majorité s'adapte. La camaraderie, omniprésente, permet de poursuivre sereinement notre périple". |
Distance : 118 km - Dénivelé : 362 m
Départ : 8h30 - Arrivée : 18h15
Le grand Tolstoï, qui a séjourné en Ukraine a écrit : "Les hommes vivent non parce qu'ils prennent soin d'eux-mêmes, mais à cause de l'amour que leur portent d'autres personnes".
Du vent, du soleil, du plat, du blé.
Nous partons sous le regard de Nicolas, interprète généreux, qui s'est mis en congés (et en quatre) pour nous aider et celui bienveillant du Recteur de l'Université de Mélitopol. Ses instructions ont été entendues à la lettre : en plus du gymnase mis à notre disposition, nous avons été invités à dîner et à petit déjeuner. Savez-vous où ? Dans un boite de nuit ! à 7h00 du mat , la photo était de mise.
Le trésorier est heureux ! Nous aussi.
Nous étions habitués au vent allié. Ce matin, virement de bord, le vent est notre ennemi. La route est plate mais l'effort est rude. Les plus costauds prennent en charge les plus faibles.
Le paysage ne change guère, d'assez bonnes routes entre deux villes, et une circulation assez faible. Dans les groupes, l'ambiance est bonne, malgré quelques coups de gueules dus à la fatigue. Nous savions que le challenge n'était pas seulement sportif mais essentiellement humain. Il faut être costaud et bien dans sa tête pour pédaler plus de quatre mois. L'encadrement est soudé, actif, adaptable et réactif.
Ce soir, un hébergement en hôtellerie nous permet d'apprécier les bienfaits d'une douche tiède, des draps blancs et le silence.
Notre témoin du jour : Kevin Rousselon, de l'entente sportive de Chauffailles (71) "Pour moi l'étape a été très difficile, le vent contraire, des longues lignes droites à perte de vue, rien que des champs de céréales. J'ai été filmé par Adrien et suis très fier d'avoir fait l'objet d'une interview. |
168 km - Dénivelé : 382 m
Départ : 8h30 - Arrivée : 17h30
Une très longue étape.
Par souci d'économie, nous avions décidé avant de partir de supprimer, en Ukraine et en Russie, plusieurs hébergements en hôtellerie (trop chers) et de les convertir en bivouacs. Il nous a toujours été possible, pour le moment, de remplacer ces bivouacs, par des gymnases, mis à notre disposition par des communes. C'est une chance car nous retrouvons le froid, et les nuits sont vraiment fraîches. Pour rouler, bénéficiant toujours d'un vent favorable, la température ne pose pas de problème. Toujours pas de pluie.
Nous continuons inlassablement de rouler sur de longues lignes droites, encadrés par la police. Pour des cyclotouristes épris de liberté, cette présence est parfois pesante. Pour le pays elle est indispensable. Cela risque t-il de continuer jusqu'à Pékin? Nous ne le souhaitons pas, mais nous n'avons pas trouvés de compromis possibles.
Une anecdote, comme dit le dicton "les routiers sont sympas", un groupe s'arrête dans un café rempli de routiers. Les cyclotouristes offrent le dépliant rouge présentant Paris-Pékin. Ces vieux briscards de la route sont tellement estomaqués qu'ils vont dans leur camion, installent le dépliant sur leur pare prise et reviennent avec un panier chargé d'ufs pour présent ! Une bonne omelette ukrainienne en perspective !!!
Ce soir nous dormons au chaud grâce à l'université de Melitopol, qui nous offre le gîte et le couvert !
Notre témoin du jour : Alfred Muller du cyclo-club de Saint-Avold (57) Moselle. "Le début de l'étape n'est pas très engageant, froid, nuage et heureusement vent dans le dos. Plus d'arbres, plus d'oiseaux. Le printemps arrivera t-il un jour ? Désormais au tiers du voyage, je souhaite que nous arrivions heureux à Pékin." |
Distance : 80km - Dénivelé : 582 m
Départ : 8 h30- Arrivée : 16 h30
4 OOO Km déjà.
Bien sûr que tout n'est pas parfait, bien entendu que parfois un supplément de pain, serait le bienvenu, mais faut-il redire qu'il s'agit de Paris-Pékin à vélo et qu'il faut savoir choisir :
Jean-François, avec l'accord unanime du staff, a rappelé le contrat moral signé par chacun de nous et réinvité à la responsabilité collective, les donneurs de leçons, spectateurs passifs, qui, sous couvert d'écrire un blog, se permettent de juger à titre personnel, les prestations, la préparation et l'exécution de l'expédition. Nous souhaitons des acteurs et non des profiteurs.
Sur la route nous considérerons l'incident terminé.
Et justement sur la route il ne se passe pas grand chose. Grâce au réseau qui se crée, nous arrivons, jour après jour à remplacer nos bivouacs par des gymnases ce qui nous fait gagner 2h00 le soir et 2h00 le matin.
Aujourd'hui petite étape, beau temps, vent favorable sur le 4/5ème du parcours, les cyclos prennent des belles couleurs, du rouge vif au brun foncé, Un régal pour les passants et passantes !
Notre témoin du jour est : Henri Gaulard licencié de l'A.S.PTT Caen dans le Calvados (14) et habitant Le Mesnil-Raoult dans la Manche (50). "Au tiers du parcours, l'ambiance est bonne (groupe bleu) le groupe est homogène. En ce qui me concerne, je suis satisfait du déroulement du voyage, je ne vois pas le temps passer, vu que chaque soir je relate ma journée sur Obiwi.fr. |
Distance : 75km - Dénivelé : 302 m
Départ : 8 h30 - Arrivée : 14h30
Étape courte et ennuyeuse.
Heureusement, le soleil est au rendez-vous. La température est agréable et un vent léger caresse nos dos.
Nous continuons notre avancée vers l'est à travers l'immense plaine d'Ukraine. La seule route est nationale, donc assez chargée en véhicules divers et ne traverse aucun village. Les arrêts se font dans les stations services, où tout folklore, poésie et contacts humains, ne font guère partie du décor. La police, omniprésente, fait son travail avec zèle !
Repos dans un hôtel de l'ex Intourist. L'accueil d'un personnel jeune est excellent mais il faut encore montrer patte blanche à la "toujours jeune" dame présente à l'étage. Garder le sourire reste la consigne.
L'après-midi de repos permet de visiter la ville et de prendre son temps.
A signaler que certains ont quelques difficultés à trouver des timbres postaux. C'est la raison pour laquelle les courriers sont relativement rares, m'ont affirmé quelques cyclotouristes. Je transmets le message.
Notre témoin du jour : Henrique Nunes, ostéopathe, Pontault-Combault (77). "Nous sommes deux ostéopathes, venus tout spécialement de l'Ecole Supérieure d'Ostéopathie de Paris. A ce jour, nous avons traité 65 cyclistes différents, une dizaine venus en curieux, les autres pour des douleurs, soit chroniques soit aiguës dues aux kilomètres. Les plus fréquentes sont des douleurs de la nuque et des genoux, conséquence d'une position inadaptée sur le vélo. |
140 km - Dénivelé : 605 m
Départ : 8h30 - Arrivée : 18h30
La belle Ukraine.
La journée de repos a été salutaire. Le soleil est très présent et ce matin tout le monde est en cuissard court !
Une belle sensation de début de l'été parcourt la troupe. La condition physique étant bonne, la fantaisie vient égayer les groupes.
Les bleus, passant dans un village et voyant une femme en train de repeindre son muret, se sont arrêtés, ont demandé des pinceaux et en une vingtaine de minutes ont terminé le travail de la Mamouchka. La mamie stupéfaite, ne savait plus où donner de la tête, d'autant plus que la Capitaine Geneviève lui a offert un cadeau "Yves Rocher". Un petit bonheur du jour, une chanson, un baiser à la dame, nous sommes vraiment chez les cyclotouristes.
Ce soir, par économie nous devions bivouaquer. Par chance, des sportifs de la ville, nous ayant croisé, nous ont proposé un gymnase. Une fois encore nous dormirons au chaud...
Notre témoin du jour est : Carlo Ferrari du club Sports loisirs en Suisse Normande, de Condé sur Noireau (14) Calvados. "J'ai été surpris par la ville d'Odessa. Très belle, avec des monuments et des églises très intéressantes. J'ai admiré notamment le bâtiment du Théâtre Ballet. Le centre ville est très beau et très cher. Aujourd'hui, étape peu vallonnée avec d'immenses champs de blés de 100 hectares et plus et bordés de haies, contrairement à la Roumanie. Du coup le paysage devient fort agréable. Mon groupe, le vert, est détendu, convivial et nous avons dégusté notre première glace ! Nous avons retrouvé le plaisir de pédaler. Après les difficultés de la première quinzaine, je savoure pleinement cette expédition, prend plaisir chaque jour, et suis très désireux de découvrir le lendemain. |
Nous avons tous rêvé un jour, en entendant le nom de cette ville, des cosaques de la mer noire et des marins mutins du cuirassier Potemkine. Nous y sommes, le rêve se matérialise. Etait-il un peu idéalisé ?
Odessa est une grande ville, vivant par et pour le port industriel actif et vivant. Un de ses fondateurs, reconnu publiquement ici, est un certain Richelieu, duc de son état.
La mer noire est seulement et c'est énorme, un outil de travail, nous l'avons vu grise. La circulation est, ici encore, inextricable, les trams brinquebalants, ne semblant pas vraiment améliorer la fluidité du trafic. Cette ville cosmopolite, variée, certainement attachante où la poésie alterne avec l'industrialisation, ne pouvait être que la jumelle de notre deuxième ville de France : Marseille. Elle l'est.
Lundi nous reprendrons notre imaginaire et notre vélo.
Après 5 semaines de route, nous pouvons évoquer quelques remarques :
Sur les cyclos : Les véritables acteurs du film. Des hommes et femmes ordinaires, qui tous les jours sont réellement extraordinaires. Certains se la joue vedette, d'autres se la joue modeste, chacun a trouvé sa place, non sans mal pour une poignée. Plus les difficultés matérielles se précisent, plus les récriminations des détails s'estompent.
Sur le parcours : Rien à dire, les paysages sont très variés, les kilométrages, un peu réduits sur le papier, révèlent des étapes bien découpées. Ni trop longues, ni trop courtes. Le repos hebdomadaire est indispensable, pour tenir plus de quatre mois, car le rythme quotidien est lourd à assumer : 6 heures - 22 heures. Pour une majorité de retraités ces horaires sont des retrouvailles.
Sur le climat : Comme prévu, le vent est le plus souvent favorable. Le ciel est la plupart du temps bleu ou gris et nous n'avons eu seulement que deux étapes très difficiles à cause d'un mauvais climat.
Sur l'accueil : Partout, exprimé selon les usages et le tempérament des peuples, l'étonnement, l'admiration, le respect, la gentillesse, le désir de communiquer.
A ce jour, vu de notre bulle déformante et de notre quotidien, l'expédition réalise les objectifs de la Fédération, valorise ses partenaires et confirme le bien fondé de ce défi improbable et pourtant réel : Paris-Pékin.
142 km - Dénivelé : 700 m
Départ : 8h30 - Arrivée : 18h00
C'est sous le soleil, puis sous la chaleur, et un coup de froid en arrivant que nous franchirons les 142 Kms de l'étape du jour.
Nous retrouvons les immenses plaines, vallonnées â souhait, couvertes à perte de vue par le blé encore en herbe. Pas de surprise si le jaune du drapeau Ukrainien, représente les champs de blés murs ! En été la carte postale doit être splendide.
La route est bonne, le vent frais, une bonne randonnée pour un samedi ordinaire !
L'arrivée à Odessa, accompagnée par les cyclistes locaux et la police, se fait sans encombre. Sans cette aide, nous aurions eu beaucoup de peine à trouver notre hôtel, car désormais l'alphabet est cyrillique et la langue Ukrainienne, proche du Russe, nous est hélas incompréhensible.
Nous n'avons pas ressenti, pour le moment, la mémoire des moments historiques, qui se sont déroulés dans le port de la ville. En 1917, les marins du Potemkine, affamés et non payés depuis des mois, tournent les canons de leur cuirassier vers la ville et ouvrent le feu. C'est le début d'une révolution, dont on connaît la suite et qui a changé la vision du monde.
Notre témoin du jour est Roger Blanchet du cyclo Membrollais, La Membrolle (37) Indre et Loire. "Je m'interrogeais avant de partir sur la vie en groupe avec plus de cent personnes venues d'horizon différent et très varié. Chacun y mettant du sien avec un minimum d'effort, rapidement l'osmose s'est réalisé. J'ai été surpris en France, par la présence le long du parcours de personnes admiratives. Nous avons traversé la riche Allemagne en partie sous la neige, les paysages n'en étaient que plus beaux, comme dans la belle Autriche. Puis les pays de l'est, Hongrie, Serbie, Roumanie, Moldavie et maintenant l'Ukraine. Ils n'ont pas beaucoup changé depuis 60 ans. Ce sont les pays des chiens écrasés qui finissent sur les routes sans être ramassés ! Les nettoyeurs du ciel, font le travail. La différence de niveau de vie est criante, j'ai vu de nombreuses carrioles tirées par un âne. Ce périple me convient car il est porteur d'un message pour la jeunesse défavorisée des pays traversés. Pour ma part représentant l'association "Combattre la paralysie" et venant en aide aux anciens sportifs accidentés et devenus paraplégiques, je porte le message auprès des valides, sportifs ou non, de penser au handicapés et une fois par an de donner au profit de la recherche. Même si quelquefois nous sommes à la peine, sur le vélo, les véritables héros sont ceux qui luttent avec leurs corps atrophiés ; La vie est prioritaire disaient les Romains. Nous quittons désormais le Danube, fleuve majestueux, mais la Loire reste le fleuve des rois et le Chinon le vin des poètes, ceci écrit en pensant aux écrits d'Antoine Blondin et Louis Nucéra, deux chantres du vélo." |
132 km - Dénivelé : 999 m
Départ : 7h00 - Arrivée : 21h00
Une étape assez pénible.
Cette fois, nous avons quitté nos normes habituelles et nous entrons dans des périodes plus difficiles quant aux conditions de vie. Nous avons voulu l'aventure, elle commence vraiment !
Pour débuter notre journée, passage en douane pour entrer en Ukraine. Pour le première fois, nous ne sommes pas favorisé : véhicules et cyclos doivent patienter plus de quatre heures pour avoir le droit de continuer le parcours. Rien que pour les camions et camionnettes il faut passer dans 5 bureaux différents, pour obtenir les cinq tampons magiques.
Chacun est resté calme. La patience est une vertu, dit le philosophe, nous avons été vertueux.
Il nous restait plus de 100 Kms pour finir l'étape. Courageusement nous avons pris les bosses une à une, pour rejoindre le bivouac prévu. A 21 heures, enfin, l'arrivée de nuit.
Bonne surprise : Plus de camping ! Dans la journée, grâce au Maire de la ville et à un professeur de Français, l'encadrement a trouvé un hébergement en dur dans un collège, où nous pouvons installer nos duvets dans trois salles.
Ouf, nous avons frisé la correctionnelle.
Jean Claude le cuisinier et son équipe avaient préparé dans la cuisine mise à notre disposition par le proviseur : potages, rations pâtes, à volonté.
Couchage à 23 heures. Petit problème : Pas de douche, deux robinets pour tous, des toilettes disons épouvantables. Le confort aussi change de style !
Ce manque total de confort, soude l'équipe, et ce soir à Odessa, nous profiterons pleinement d'un hôtel, avec jour de repos.
117 km - Dénivelé : 1 097 m
Départ : 7h15 - Arrivée : 17h30
ROUMANIE - MOLDAVIE. Le choc !
Encore une journée inoubliable ! Un départ matinal où pour la première fois, le petit déjeuner est préparé par notre équipe d'intendance : Brigitte, Odette et Jean-Claude.
Après une cinquantaine de kilomètres, nous nous rassemblons, cyclotouristes et véhicules à la frontière Roumanie - Moldavie. Aucun problème, grâce, là encore à une préparation minutieuse entre les services des affaires étrangères et la FFCT.
En une heure, nous quittons l'espace Européen, pour entrer, déjà dans l'ancienne Union Soviétique.
Tout change : le paysage, l'architecture, l'état des routes, la monnaie, les villages. Le pays semble assez pauvre, les roues à pneus des chariots sont remplacées par des roues ferrées en bois. Les femmes portent en majorité un châle sombre. Les villages s'étirent le long des routes. Plus de trottoirs, l'architecture est simple, originale et homogène. Les routes sont à aborder avec précaution, non pas à cause de la circulation, inexistante dans la campagne, mais à cause de l'état de la chaussée. Par contre, des routes vallonnées nous procurent des paysages bien différents que la morne plaine.
A l'arrivée une réception champêtre, avec les autorités et notamment Monsieur l'Ambassadeur de France en Moldavie nous fait vraiment chaud au coeur ; nous remettons aux enfants les 14 vélos restants des écoles solidaires. Des instants forts en voyant ces jeunes enfants pleurer de joie, en emportant leur nouveau trésor.
Notre témoin du jour : Yvon Blazy du club cyclo du pays d'Aulmes , Lavelanet de Ariège (09). Pour moi cette journée a été formidable. Notre sortie de Roumanie sous un beau ciel bleu, nous a permis de voir pour la dernière fois, ce beau Danube, suivi depuis sa source en Allemagne. Un instant d'émotion de le voir disparaître à l'horizon au milieu des grues du port de Galati. Je ne connaissais pas la Moldavie où nous entrons dès la sortie de cette ville. Le pays est certes pauvre, mais séduisant par la gentillesse de ses habitants. Par chance notre groupe est passé devant une école à l'heure de la sortie, et avec deux collègues nous avons longuement discutés avec des collégiennes qui parlaient déjà bien notre langue et qui étaient heureuses de rencontrer " pour la première fois " des vrais Français. J'ai récupéré l'adresse e-mail du collège et je me suis engagé à leur donner des nouvelles de notre expédition. A l'arrivée à Albota de Jos, le Maire et les habitants nous ont offert une réception unique, avec bouquets de fleurs, danses en costume local, sans compter un buffet somptueux. J'ai eu également le plaisir de rencontrer l'ancien coureur professionnel André Tchmil, vainqueur notamment de Paris-Roubaix, devenu Ministre des sports de Moldavie et qui a gardé sa gentillesse. Ce fut vraiment pour moi une belle journée, d'autant que de belles bosses m'ont donné l'occasion de me faire plaisir. |
98 km - Dénivelé : 143 m
Départ : 10h10 - Arrivée : 17h30
Une journée improvisée.
Grasse matinée aujourd'hui, car nous ne pouvons entrer dans notre hébergement qu'à 20 heures. Il faut dire que nous devions camper à Braila et que le temps incertain nous a incité à trouver, en catastrophe un hébergement en dur. Grâce à la Mairie et au Conseil départemental (Conseil général en France) deux gymnases nous ont été proposés. Nous atteindrons celui choisi vers 21 heures.
Entre temps nous avons pédalé nos 100 petits km à travers une large plaine ou là encore, les céréales sont omni présentes.
A mi-parcours, lors d'une halte, Gilles de Guglielmi et Jean-Marie Estoup frappent à la porte de la classe du groupe scolaire d'Insurate. L'institutrice Dragulin Marioara, les accueille. Durant une demie heure, nos deux cyclotouristes s'improvisent maître d'école. L'un au tableau, le second devant la carte du monde. Le silence règne, les élèves s'émerveillent et voyagent depuis leur Roumanie natale jusqu'à La grande muraille. Un instant insolite, improbable et magique où le mot partage prend toute sa signification.
Dès notre arrivée à Braila, ville jumelée avec Calais (62), nous avons été reçus par les représentants du Conseil départemental, le Président, Mr.Gheorghe Bunea Stancu étant dans l'impossibilité de nous recevoir lui-même. Ensuite, devant la mairie nous avons procédé à une remise d'un vélo à la commune jumelle des Ulis (91) Essonne : Gropéni. Monsieur Constantin Sever Cibu, maire étant venu nous saluer.
A 19 heures, enfin, nous étions à table.
Reprise de nos vélos pour 10 km. Et après une installation en chambre unique, les 117 participants ont pris un repos salutaire.
Notre témoin du jour : Michel Fauvain du Vélo-Club d'Annecy (74) Haute Savoie. Après un mois de route la fatigue commence à s'installer et pour bien passer l'étape quotidienne, il faut vivre l'instant présent sans penser aux prochains jours. La contrainte du groupe est réelle, mais malheureusement inévitable. Par contre, des rencontres inopinées et improbables peuvent être réalisées grâce au groupe et peuvent être totalement magiques. Par exemple ces enfants rencontrés dans un petit village, qui spontanément ont offert des fleurs à toutes les femmes du groupe. Pour l'avenir, je suis confiant et je pense que Régine et moi réaliserons notre rêve. |
131 km - Dénivelé : 195 m
Départ : 8h40 - Arrivée : 17h15
Une étape Belge
Il fallait beaucoup de courage ce matin, pour affronter les 131 km prévus. Pluie et vent glacial, vent de face ! En prime la sortie de Bucarest par des routes surchargées pouvait être dangereuse.
Tout s'est bien passé grâce à la discipline des groupes. La campagne sous la pluie, dans tous les pays du monde, reste vraiment dépourvue de charme.
Difficulté supplémentaire à l'arrivée à Slobozia, chaque chambre de l'hôtel nous propose un lit "matrimonial ". N'ayant que 16 couples, nous devons mettre dans un grand lit deux garçons ! Ce n'est pas évident et il faut prendre sur soi pour dormir avec un collègue ! Nous aurons encore d'autres surprises, probablement encore moins agréables.
Monsieur le Maire de Slobozia, nous a fait l'honneur d'une visite lors de notre dîner.
Une histoire de chien écrasé pour finir. Chaque jour depuis notre entrée en Roumanie nous voyons avec un certain malaise, des dizaines de chiens écrasés. Ce matin, en plein milieu de la route, un énorme berger Allemand gît. Au même endroit les cantonniers locaux, avec une machine ad hoc, peigne sur la chaussée une ligne blanche continue. La machine arrive sur le chien et sans état d'âme, passe le pinceau sur la gueule entrouverte de l'animal ! Nous n'en nous sommes toujours pas encore revenus.
Une citation antidote du Cardinal de Retz : L'expérience nous fait connaître que tout ce qui est incroyable n'est pas faux.
Notre témoin du jour est un cyclo Belge de Bruxelles : André Vaneeckhout, adhérent au cyclos randonneurs de Ferrières la Grande (59) Nord et au club Aurore-cyclo Saint Gilles de Bruxelles. " La pluie et le vent sont au rendez vous ce matin, ce qui n'est évidemment pas fait pour effrayer un Belge. Par ailleurs un incident technique sur le tandem de notre groupe noir, celui de notre non voyant Gérard Muller, nous a stoppé dans la tourmente, heureusement non loin d'une station service. Après réparation et pause café, nous sommes repartis vent de face, et cahin caha, les plus costauds " tirant " le groupe, jusqu'au repas de 13 heures au km 65. A partir de 15 heures, la pluie cesse, le vent faiblit, nous reprenons espoir car en plus un changement de cap, a permis au vent d'être notre allié. La campagne Roumaine sous la pluie nous a paru bien morne, heureusement les habitants nous encouragent par des signes amicaux et des sourires. Encore un détail : Au bout d'un mois je constate que les niveaux d'expérience des participants sont très divers. Cela n'est pas sans conséquences, hélas, dans les relations humaines. |
Journée de repos pour les adultes,
jour de gloire pour les jeunes.
Chacun profite au mieux de sa liberté d'horaire et de mouvement pour simplement "vivre sa vie". Certains ont choisi de visiter la ville en car. Déception unanime des 35 participants. D'autres n'ont pas quitté l'hôtel et se sont tranquillement reposés. Sont-ce les sages ?
Quatre des nôtres ont passé leur journée et leurs deux nuits de calme avec leur compagne venue spécialement à Bucarest.
Enfin une majorité, nez au vent, est allée visiter la capitale. Une circulation intense et désordonnée, ne facilite pas la calme promenade. Par contre les restaurants ne sont pas chers !
Cette journée a été pour les jeunes des écoles cyclos de Saint Bonnet le Château et Firminy (42) Loire, un grand jour. Une rencontre avec leurs homologues de Piatra Neamt, restera un moment mémorable. Ce projet très bien préparé par les moniteurs et orchestré par Michel Rougert, est un succès. Immédiatement les jeunes ont partagé au cours d'un repas, leur point de vue, leur jeunesse et une certaine complicité.
Dans la matinée une réunion a permis à tous de comprendre les différences et les points communs dans le sport et l'éducation. Débat passionnant. L'après midi, visite au Lycée Français où les " ambassadeurs cyclos " ont répondu à des centaines de questions sur les raisons de l'expédition. Difficile de dire qui étaient les plus heureux : Elèves, enseignants ou cyclos?
Enfin, à 16h00 une conférence de presse, dans les locaux de l'agence Roumaine pour le sport a permis à la fédération Roumaine de cyclisme et à la presse, d'entendre le point de vue de la Fédération française de cyclotourisme sur les écoles solidaires, l'organisation fédérale et le Paris- Pékin.
Dernier acte d'une longue journée : remise de 14 vélos, en provenance de Paris, à de jeunes Roumains venus tout spécialement de Piatra Néamt et sûrement moins privilégiés que nous. Ce geste très apprécié, a mis à l'honneur toutes les écoles solidaires de France ayant participé à ce superbe projet.
141 km - Dénivelé : 502 m
Départ : 8h15 - Arrivée : 17h30
La journée des rencontres.
Notre première nuit dans un gymnase avec nos 117 lits de camps, nos 117 tabourets en guise de table de nuit, s'est globalement bien passée. Les lits, agrémentés d'un matelas auto gonflable et d'un bon duvet, sont confortables. La fatigue aidant, à 22 heures tout le monde (ou presque, dormait déjà).
Bien sur tout le monde n'a pas pris sa douche, la plupart des garçons n'ont pas sorti le rasoir et les filles, faute de miroir, n'ont pas pu vérifier leur élégance naturelle. Les 3 petits malins qui discrètement avaient quitté l'intérieur pour une place à l'air libre, ont dû rentrer dans l'urgence à trois heures du matin, un orage ayant éclaté.
La première rencontre s'est faite avec les pompiers de la ville. En effet, en ce beau dimanche de printemps et pour honorer la capitale Roumaine, il était indispensable de laver à grande eau les 7 véhicules. La caserne étant proche de notre hébergement, en une bonne heure, la caravane avait retrouvé son air pimpant d'origine.
Notre deuxième rencontre, cette fois imprévue et inhabituelle s'est passée dans un village surprenant : Buzescu, à une quarantaine de km du départ. Nous sommes arrivés dans la rue principale bordée par des constructions étonnantes, des petits palais, de style rococo. Du marbre, des dorures, des toits a plusieurs étages, un cachet très particulier. Nous sommes en plein pays Rom.
Les habitants très typés portent chevalières aux 10 doigts, dents en or, et chapeau noir. Les femmes robes et cheveux longs sont entourées d'enfants vêtus de couleurs vives. Des voitures haut de gamme, stationnent devant les maisons gardées. L'histoire dit que les habitants, fortune faite en Europe, reviennent au pays et étalent leur réussite. Nous avons connu cela avec les Barcelonnettes !
Autre rencontre, à l'opposé de celle précitée. A 40 km de l'arrivée une trentaine de cyclistes Roumains souriants et toniques, pilotés par Florin Léonte de la Fédération Roumaine de cyclisme, viennent à notre rencontre. Pauvres en matériel, mais riches de générosité. Ils nous conduiront jusqu'à notre hôtel.
Enfin quelques kilomètres plus loin, se réalise, la jonction entre les Paris-Pékin et les deux écoles de cyclotourisme venues de la Loire : Saint Bonnet le château et Firminy, qui profitent de leur lien avec la ville de Piatra Néamt, pour leur rendre visite en mettant en valeur les écoles solidaires. Par leur intermédiaire, Nous laisserons ici, nos premiers vélos, emmenés de Paris.
Bravo à ces jeunes et à leur encadrement pour ce dynamisme, digne des meilleurs.
105 km - Dénivelé : 349 m
Départ : 8h15 - Arrivée : 15h00
Le grenier Roumain
Notre étape du jour se révèle assez banale, pendant toute la journée nous avons traversé des milliers d'hectares de cultures de céréales : Blé, sorgho, avoine, seigle et colza sont cultivés dans cette région.
Culture intensive pour certains avec, excusez du peu, épandage des pesticides par petit avion et tracteurs énormes, ou culture à l'ancienne avec la charrue tirée par un cheval, et derrière, un homme à la peine.
Nous réalisons que ce moment est important pour la Roumanie. ce pays, à cause ou grâce à l'Europe, est en pleine mutation. Elle sera certainement difficile pour les plus modestes.
Tout ici pose problème, mais tout ici a une solution. Ce soir nous avions prévu un bivouac pur et dur. Par chance, grâce à la Mairie de la ville de Rosiori de Vede, nous avons obtenu un gymnase et pour la première fois les 117 participants feront chambre commune, avec lit de camp et duvet réglementaire, 4 douches froides et 4 W.C. sont à notre disposition.
Nous entrons dans la vie communautaire sans appréhension.
N'ayant pas aujourd'hui de témoin du jour, car chacun est occupé à installer son lit de camp, j'en profite pour adresser un petit message aux enfants des écoles (solidaires ou non, cyclotouristes ou non, primaires ou secondaire, publiques ou privées en général, et en particulier aux élèves de Corinne Patoz, directrice de l'école primaire de Vallerois Lorioz (70) Haute Saône. Nous savons que vous êtes très nombreux à être attentifs à notre périple et nous sommes très touchés par vos travaux et vos encouragements réalisés sous la conduite de vos enseignants. Le message de Corinne, lu à tous, à l'instant du départ nous a bouleversé. Nous vous en remercions très sincèrement. Nous ferons tout notre possible pour continuer à vous conter cette aventure exceptionnelle pour nous tous. Nous disons aux enfants que réaliser un rêve est un aboutissement. Pour, à votre tour un jour, réaliser le votre, il est indispensable de travailler à l'école et notamment d'apprendre une ou plusieurs langues étrangères. Si vous parlez le Français, l'Anglais, le Russe, l'Espagnol et le Chinois, vous pourrez écouter donc comprendre les hommes et les femmes du monde entier. |
114 km - Dénivelé : 490 m
Départ : 8h35 - Arrivée : 16h30
Roumanie traditionelle
Dés le départ, des enfants encadrés par leurs enseignants viennent nous saluer, en agitant des petits drapeaux bleu, jaune, rouge. Le ton est donné.
Après l'Euro, le Florin et le Dinard, notre monnaie est désormais le Leu, pour 7 étapes.
Les locaux nous semblent plus exubérants et plus bruyants que les Serbes. Nous avons perdu le Danube et c'est sur une route en excellent état que nous avançons rapidement. Une bande cyclable nous protège des automobilistes en dehors des villes la circulation, aujourd'hui n'est pas très forte.
Nous croisons des troupeaux de chèvres et ça et là, nous doublons des charettes à pneus, tirées par un ou deux chevaux. Dans la campagne la majorité des femmes adultes portent encore un foulard.
Le temps avec brouillard le matin s'est transformé en soleil discret l'après midi. L'arrivée à Craiova est marquée par la présence d'énormes usines de produits chimiques. Une forte odeur de chlore nous surprend. L'entrée en ville, est un peu chaotique à cause de travaux de voirie, mais grâce à la police, nous rejoignons nos deux hébergements.
Notre témoin du jour est : Odile Cabart, de Peisey-Nancroix (73) Savoie. Club : Les amis du tour cyclotouriste de la FFCT. En tant que femme, je constate avec surprise et tristesse que depuis notre départ, nous entrons dans un pays où les femmes travaillent rudement sur les routes comme cantonnières. Malgré tout elles nous sourient simplement et un contact furtif s'établi. Je vois aussi l'état de délabrement des villages, des usines et de la plupart des constructions. Dans notre groupe (noir) l'ambiance s'est beaucoup améliorée, chacun, selon moi, ayant pris conscience de la nécessité absolue de rester uni et solidaire. Je viens de recevoir un S.M.S. de mon fils, il est fier de nous et ce message nous a fait chaud au coeur (je suis avec mon mari Michel). |
125 km - Dénivelé : 623 m
Départ : 8h25 - Arrivée : 17h30
La route aux 19 tunnels.
Nous retrouvons notre vieux complice le Danube, qui au grès des fantaisies de la nature passe de 800 mètres à 6 km de large. Nous allons le côtoyer sur toute la longueur de l'étape. 1OO km sur la rive droite en Serbie, puis 25 km sur la rive gauche.
A midi, dans le village de Ninurin, une surprise ! Des enfants des écoles, entre 8 et 12 ans en costume traditionnel nous attendent et dansent au son d'un petit orchestre. Spectacle ravissant et émouvant.
J'ai vu des randonneurs blasés, sortir un coin de mouchoir. Pensaient ils à leurs propres petits enfants ?
La frontière entre la Serbie et la Roumanie est au milieu du fleuve. Un gigantesque ouvrage d'art : barrrage avec usine hydro électrique, écluse et passage routier reste un lien solide entre ces deux nations.
Le passage en douane, un peu folklorique, je parle de l'appel des 102 cyclos présentant leur passeport est réglé en une heure quinze. Ce sera plus long pour les camions.
Notre arrivée en Roumanie, ne laisse pas indifférent. Avant d'aller au lit, nous avançons nos montres d'une heure, fuseau horaire oblige. Un bon hôtel, un bon repas, nous partons demain à la rencontre de ce nouveau pays.
86 km - Dénivelé : 349 m
Départ : 8h25 - Arrivée : 15h30
L'histoire Serbe se termine.
C'est notre dernière étape, parcourue totalement en Serbie. Demain nous passerons en Roumanie. Notre témoin du jour, vous dira combien cette étape a été riche, sereine, conviviale et solidaire.
Une fois encore nous avons apprécié la gentillesse des Serbes. Au départ ce sont les pompiers de la ville de Pozaverac, qui ont mis à la disposition de la logistique, leur lance permettant de remplir nos réservoirs d'eau, en prévision de jours plus difficiles. (4 m3 sont désormais dans nos réserves).
A l'arrivée, dans notre hôtel : Golubaçki Grad, au bord du Danube -sur l'autre rive au loin, la Roumanie,- pot d'accueil avec gâteau traditionnel qu'il faut tremper dans du sel et un verre de Manastirka ou Slivoviça, alcool fort à boire avec modération ! Le ton est donné.
Le soir, avant de dîner, allocution de bienvenue du Maire et spectacle de danse folklorique serbe. Les danseurs et les danseuses ont été plus qu'applaudis.
En quittant cette petite patrie, qui nous a accueilli vraiment avec son coeur nous avons offert à nos hôtes, lors de la réception, cette belle maxime adaptées à la Serbie et à la France :
" Les coeurs les plus proches ne sont pas forcément ceux qui se touchent ".
Notre témoin est du Jour : Pierrette Marck de Lautenbach-zell 68 Haut Rhin. " Cette étape était suffisamment courte pour musarder et visiter la région, nous permettant d'en voir l'intérêt stratégique. Visite d'un champ de fouille romain avec mausolée et thermes, la lignite présente en sous sol permettant le chauffage de l'établissement de bains. |
95 km - Dénivelé : 185 m
Départ : 8h25 - Arrivée : 14h30
Paula Madersohn, a écrit, peut être à notre attention :
N'essaie pas de brûler les étapes, celui qui a un long chemin devant lui, ne court pas.
Cette maxime a été appliquée à la lettre durant cette belle journée grise et plaisante.
Comme d'habitude désormais en Serbie, nous sommes escortés par la police et précédés par des cyclos locaux qui s'efforcent de nous être agréables.
La route enfin goudronnée, reste banale, petites villes sans grand charme, flot incessant de camions, ce ne sont pas tous les jours les superbes points de vue du Danube. A mi étape nous longeons pendant quelques kilomètres la plus grande aciérie du pays. Complexe industriel impressionnant, ayant intégré la production et la fabrication de la mine au produit fini.
Une arrivée en début d'après midi, nous permet de prendre un bon repos. Cependant l'hôtel Donau, le plus grand de la ville, est bien loin des standards de propreté des pays Germains. Nous ferons avec, l'eau chaude coule au robinet !
Notre témoin du jour : Le seul Breton de l'expédition, dit-il : Gérard Picard-Breteché de l'Amicale laïque de Carquefou (44) Loire atlantique. Vous savez tous, la ville qui a éliminé Marseille en 8ème de finale de la coupe de France. "Je suis satisfait à 80% de ma randonnée. Les 20% manquant sont dus aux manques de rencontres avec les habitants. Notre emploi du temps est tel que cela est, pour le moment impossible, je le regrette. Je suis dans l'équipe bleue et l'ambiance est excellente, notre capitaine Geneviève Ravel est un vrai meneur d'hommes ! (sic)" |
Inutile de dire, combien cette journée était attendue. La grasse matinée a été particulièrement appréciée et le petit déjeuner a été dégusté, lentement, jusqu'à 10 heures. A midi, quartier libre. Une vingtaine de cyclos ont déjeunés à l'extérieur.
Dans l'après midi une importante réception a eu lieu à la mairie de Belgrade ou nous avons été accueilli par des adjoints au Maire empêché, Messieurs A. Mladenovic et G. Kleclovic, en présence de Monsieur Jean-François Terral, Ambassadeur de France, plusieurs membres de l'ambassade ainsi que l'attaché culturel de l'ambassade de Chine.
Nous avons remercié chaleureusement : La ville de Belgrade, la Serbie pour son accueil et sa protection, l'ambassade de France pour son activité avant et pendant notre passage en Serbie. Une trentaine de cyclos étaient présents. Les autres se sont baladés, ont entretenu leur vélo, lavé leur linge et rédigé leur courrier.
En fin d'après midi, sous la férule de Yves Marie Marchais, une rencontre au Centre culturel Français, avec les enfants de l'Ecole Française de Belgrade et de l'école "Ribnikar" a eu lieu, dans le cadre de l'opération école solidaire. Un compte rendu particulier vous sera envoyé prochainement.
La journée est printanière et les terrasses de cafés, sont envahies par des milliers de Belgradais. Notre journée se termine par la présentation de la Serbie et de la Roumanie, réalisée par les cyclos ayant étudié ces pays.
Notre témoin du Jour : Jean-François Deregnaucourt, du club de la communauté de Communes en pays Saint Pourcinois (03) Allier: Chef de l'expédition. H.D. : Nous sommes partis maintenant depuis trois semaines, avons déjà réalisé 21 étapes, franchi plus de 2OOO km, perdu un seul cyclotouriste, pouvez vous nous présenter le bilan rapide de cette première partie de l'expédition ? JFD - : La mayonnaise de la vie en groupe est prise, seule la solidarité a permis de passer ces premières semaines. Tous savent que le pain blanc est mangé, mais aucune inquiétude n'apparaît, tous ont confiance dans le groupe et le manque futur de confort est planifié dans les esprits. H.D : Quel a été votre plus délicat problème à résoudre ? J.F.D. : Le départ volontaire d'un participant, qui possédait les qualités pour réussir, et que nous n'avons pas pu ou pas su convaincre de différer ou de modifier sa décision. H.D. : Quel a été votre plus grande satisfaction ? J.F.D. : Voir tous les jours les retombées positives de l'énorme travail fait en amont par les permanents de la Fédération (réservation d'hébergement, relation avec les ambassades, parcours) H.D. : Quel message souhaitez vous envoyer à l'ensemble de nos lectrices et lecteurs ? J.F.D. : Je suis le témoin direct des efforts réalisés par les participants mais également le témoin de la joie que procure la lecture des messages d'encouragement. Continuez ! |
82 km - Dénivelé : 400 m
Départ : 8h00 - Arrivée : 14h00
Au cur de la Serbie.
Avec l'aide des polices locales et celle très active des cyclistes Serbes, pour entrer et sortir des deux très grandes villes, du départ et d'arrivée, la recherche du parcours est grandement facilitée. Nos consignes sont strictes : Rester toujours en groupe, pas de cyclo isolé. La poésie et le charme de la randonnée solitaire sont misent sous le boisseau, mais la randonnée solidaire est nécessaire, conformément à nos engagements.
L'étape courte pour un groupe désormais entraîné, est passée comme une lettre à la poste, Serbe évidemment. Tous, arrivent heureux à Belgrade pour profiter d'une journée et demie de repos.
A noter qu' à l'arrivée à l'hôtel, l'office nationale de tourisme de Serbie a remis à chaque participant une carte du pays et un très joli petit cur décoré ! Un joli geste apprécié par tous, signe fort de la volonté Serbe de nous être agréable.
Et pour finir, une anecdote parmi tant d'autres : Un Serbe s'adresse à un des notres : Je vous ai vu sur internet, c'est fantastique ce que vous faites ! Est-ce que je peux vous toucher ????.............Comme cela je toucherai mon rêve de près !
Notre invité du jour est : Serge Tisserant de l'association sportive omnisports électrogaz de Nancy-Blènod (54) Meurthe et Moselle. Nous avons du rouler groupé, ce qui est un peu gênant pour la vision du paysage. Les routes n'étant pas toujours bien revêtues, cela demande une vigilance constante, au détriment du plaisir de la ballade bucolique, par contre la sécurité et une progression rapide sont assurées. L'accueil des villageois est toujours excellent, même les chiens semblent apprécier notre passage ! |
105 km - Dénivelé : 145 m
Départ : 8h00 - Arrivée : 14h30
Très aimable Serbie.
La bonne surprise de notre périple Serbe est l'amabilité des personnes rencontrées. Toutes se mettent en quatre pour nous être utile. La langue Serbe étant incomprise par nous tous, les quiproquos se terminent dans de grands éclats de rire et autres tapes sur l'épaule. Le contact populaire reste simple et vrai.
La police veille sur nous comme une mère avec ses petits, mais avec discrétion et efficacité.
Monsieur le maire de Novi Sad - 2ème ville de Serbie,180 000 habitants - nous reçoit avec tous les honneurs dans sa Mairie et si ce n'était le ciel gris et bas, les routes sèches et l'air gorgé d'humidité, nous serions les plus heureux des femmes et des hommes.
Le groupe a bien pris en compte la notion de solidarité. Et nous sommes tous conscients que nous mangeons notre pain blanc car la dans quelques jours, le 12 avril, nous monterons..................... notre premier bivouac.
Notre témoin du jour le doyen des pédalants, né en 1932 : Jean Pierre Bourgeau du club les Pounpils de Villasavary Aude (11) Départ habituel, dans la fébrilité, accompagné par la police locale, pour admirer l'hôtel de ville, le plus beau monument de la cité ; de longues routes droites, sans grand intérêt , traversent une plaine cultivée, céréales ou maïs. A cette époque les terres sont semées mais la plante n'apparaît pas encore. Souvent des énormes silos déchirent l'horizon et annoncent une activité forte. |
134 km - Dénivelé : 184 m
Départ 8h00 - Arrivée 18h30
L'arrivée en Serbie.
Nous quittons la Hongrie, avec de bonnes routes, interdites aux cyclistes locaux, mais autorisées pour les Paris-Pékin. Le suivi médiatique nous aide ! Le paysage et le bâti reste modeste, car nous traversons des plaines et des longs villages sans grand attrait.
Nous craignions le passage de la frontière, car nous quittions la zone de libre échange européenne. Les consignes sont strictes : Profil bas, pas de photos. Les cyclos, vélos à la main sont passés sans aucun problème. Il faut dire que l'ambassade de France avait dépêché Monsieur Bruno Boyer attaché de coopération et que le nécessaire avait été bien préparé. Trois coureurs cyclistes Serbes, nous conduisent.
Pour les sept véhicules l'ambassade a mis à notre disposition un spécialiste du passage en douane des marchandises et en trois heures, nous avons obtenus les tampons et les papiers indispensables. Les quinze km, entre la frontière et l'arrivée sont encadrés par la police locale.
Excellent accueil à l'auberge de jeunesse de la ville, avec désormais, c'est toujours la règle, la nécessité de remplir une fiche de police par personne. Nous avons négocié durement pour ne pas laisser nos passeports à la conciergerie.
Pas évident avec un groupe qui souhaite surtout se reposer !
Demain est un autre jour.
Le témoin du jour est Helvète : Pierre-Alain Pauchard, les amis du tour FFCT, de Fribourg en Suisse. " Je n'ai volontairement pas de compteur, je ne compte ni les jours passés, ni les jours avenir, mon seul objectif est d'atteindre Pékin. |
104 km - Dénivelé : 195 m
Départ : 10h00 - Arrivée :17h30
La Hongrie en vraie.
La matinée commence par...................une émission de télé. Dés 8 heures, un groupe de 30 cyclos pédalant est filmé, par la chaîne " Donau " pendant une dizaine de km. Puis au quartier général, enregistrement des interviews du groupe. Pourquoi vous lancez vous dans une telle aventure ? Est la question unique et ressassée. Les réponses sont très variées et très argumentées. Cette émission est, nous a-t-on affirmé, visible dans le monde entier sur la chaîne Sky.
A dix heures l'ensemble du groupe, avec en tête et en fin de peloton une camionnette de notre encadrement, se lance dans un exercice difficile et périlleux. Quitter le centre magnifique de Budapest, traverser les banlieues industrielles et se retrouver dans la grande plaine Magyar. Tout sera réalisé en 90 minutes.
Il fait beau et 16° de température, vent favorable. Une belle journée, facilitée au changement de région par l'aide de la Police. Sur 45 km tous les cyclos sont regroupés et peuvent ainsi franchir un pont suspendu tout neuf (interdit aux cyclistes) et qui remplace un bac, tout vieux, qui n'existe plus !
Les cyclistes locaux cherchent encore une route pour pouvoir arriver à Dunaujvaros, grande cité industrielle, encore à l'ancienne.
Aujourd'hui, pas d'avis de cyclo. Quatre hébergements n'ont pas permis techniquement de réaliser le point de vue du jour.
J'en profite donc pour vous signaler combien l'action des ostéopathes Enrique Nunes et Clément Genet est appréciée, par la majorité des participants. Ces deux garçons, qui ignoraient il y a trois semaines le milieu du cyclotourisme itinérant, ont désormais pris leur place, et apportent une aide incontestable aux petits problèmes des cyclos quelquefois fatigués et en souffrance. Les avoir acceptés dans l'encadrement s'avère a ce jour, comme une décision judicieuse.
TEMOIGNAGE Geneviève et Daniel RAVEL, 2 des 5 capitaines de route : " Après 4 pays traversés, la France, l'Allemagne, l'Autriche et la Hongrie et 2000 km accomplis , une homogénéité s'est formée au fil des jours dans nos groupes respectifs, bleu et vert (NDLR : chacun des 5 groupes porte une couleur en fonction des anneaux olympiques). L'entraide et le fair-play jouent à fond. Dès la dure montée de Langres lorsque " ces messieurs " ont laissé passer les dames en tête, le geste était significatif, c'est Geneviève qui le dit. Notre fonctionnement interne au groupe? chaque jour nous demandons à 2 serre-file d'assumer cette responsabilité et nous régulons l'allure sur le plus faible du moment. D'ailleurs ce n'est jamais le même ! L'information verbale et gestuelle circule parfaitement de l'avant vers l'arrière du groupe et aussi en sens inverse , ce qui n'était pas évident au début. La consigne " Droit devant " n'avait pas le même sens pour tout le monde. Cette aventure humaine est savourée pleinement par chacun d'entre nous et chaque étape est en quelque sorte une victoire!. Un souhait ? que cela dure jusqu'au pied de la Grande Muraille ! " Propos recueillis par Jean-Michel Richefort |
145 km - Dénivelé : 1225 m
Départ : 8h00 - Arrivée : 19h30
La campagne et la capitale.
Cette étape a été rendue pénible par la distance, et par les bosses de la fin du parcours. La très grande partie du chemin a traversé la campagne profonde Hongroise.
Pour beaucoup c'est un choc. Ils retrouvent la campagne de France des années 50 ! Petites maisons la plupart du temps mal entretenues, village sans trottoir, volailles et chiens occupants la chaussée, charrettes à chevaux, charrue dans les champs. Heureusement, des paysans sont accueillants et sympathiques mais le dialogue en Hongrois n'est pas possible, hélas.
L'arrivée sur Budapest est une autre affaire. Grande ville, circulation intense, sens unique, pas facile pour le groupe de se déplacer, voire dangereux.
Nous avons eu le plaisir, à une quinzaine de km de l'arrivée d'être attendu par une partie de l'équipe Hongroise de course sur piste, trois espoirs, sélectionnés pour les jeux de Pékin. Très sportivement, ils nous ont ouvert la route, à l'allure cyclo, bien entendu.
Dans le cadre de notre passage en Hongrie, nous étions invités à deux réceptions. Le groupe s'est donc scindé pour honorer nos engagements :
- Un au ministère des transports ou Adam Bodor, Vice- Président de l'European cycliste Fédération et chef de cabinet du ministre des transports, nous a reçu et nous a présenté sur un diaporama le projet de la Fédération Hongroise pour le développement du cyclisme et du cyclotourisme dans le pays. Ces autorités attendent désormais l'expertise et l'aide de notre fédération.
- Un autre groupe s'est dirigé vers l'institut de France, ou la plus importante réception depuis notre départ a eu lieu, en présence de Monsieur l'Ambassadeur de France, René Roudault et les dirigeants de l'institut. La télévision Hongroise récoltant des images et des commentaires de nos cyclos. Un buffet magnifique a permis aux cyclos de retrouver un instant les saveurs du pays....
Nous avons tous été très touché par cet accueil remarquablement chaleureux.
Le témoin du jour : Gil De Guglielmi , moniteur fédéral de la base de V.T.T. du Périgord noir - Sarlat -Dordogne 24 . " Le début de l'étape se déroule Dans de grands espaces cultivés, plus d'animaux, peu de paysans dans les champs, une région assez pauvre, un début d'étape ennuyeux. Puis un relief pas facile mais agréable et petit à petit, en se rapprochant de la capitale l'apparition de constructions nouvelles, récentes. Depuis le départ je trouve que le sujet, qui me tient à cur, les écoles solidaires, n'est pas assez mis en relief dans notre communication avec la presse et nos hôtes. |
145 km - Dénivelé : 525 m
Départ : 8h45 - Arrivée : 17h30
L'arrivée en Hongrie.
Nous quittons Vienne, précédés des anges gardiens motorisés de la police. Garantie de sécurité, pour ressortir d'une très grande métropole. Les policiers accompagneront le groupe jusqu'à la frontière, geste apprécié. Merci aux services des Etats Français et Autrichiens qui ont assuré notre sécurité parfaitement.
L'entrée en Hongrie ou les barrières policières et douanières sont levées définitivement procure une sensation étonnante. Nous passons brusquement de l'ancien rideau de fer, à l'arche de bienvenue ! Nous sommes le premier groupe de cyclotouristes à profiter du prolongement de l'espace Shengen !
Autre pays, autre paysage, autre standard de vie. Un vent amical, une température de 16°, l'immense plaine Hongroise se déroule devant nous. La surprise vient de la quantité de gibiers rencontrés : Cerfs, biches, et lièvres par centaines.
A l'arrivée à Gyor (4ème ville de Hongrie pour le nombre d'habitants) Une réception sur la place de la mairie, nous apprend que Monsieur le Maire est un ancien champion olympique de Gymnastique (Séoul 1988) Les professeurs de l'Alliance Française, dont la Présidente Madame Eva Màn, assurent la traduction.
Aujourd'hui Serge Battais, du C.O. Rosiérois (49 Maine et Loire) nous confie : " Ma surprise aujourd'hui est la différence perceptible immédiatement entre l'Autriche et la Hongrie. Le Danube et sa légende ont disparus, la campagne est morne, une rupture économique apparaît : Tracteurs anciens, véhicules vieillots, paysans à vélo, villages moins structurés. Etonnement enfin de la prolifération des animaux sauvages. Nous avons rencontrés souvent des bandes de chevreuils de plus de 10 têtes, des groupes de lièvres énormes et vigoureux. Sur un seul kilomètre de route j'ai compté 7 dépouilles écrasées par un véhicule. Globalement j'ai eu au départ, une inquiétude sur la sensation d'une organisation paramilitaire et j'ai eu, moi qui voyage le plus souvent seul, quelques craintes. Au fil des jours j'ai compris la nécessité impérative et essentielle d'une telle organisation. Une main de fer dans un gant de velours. |
"Le Cyclotourisme, un art de vivre" |