Flèche Vélocio de pâques 2008
De Moulins à St Paul Trois Châteaux (377 km, 22 et 23 mars 2008)
Il fallait raconter cette flèche inhabituelle, fruit illégitime d'une préparation méticuleuse par Gérard et d'un temps exécrable par la météo et séquelle, pour certains, de Paris-Brest-Paris de 2007 (les flèches Vélocio comptent pour le brevet "Randonneur 5000"). Deux groupes de flèchards comportant leur lot d'Abeilles devaient être au départ:
- Les anciens (et donc les plus sages), comportant dans leurs rangs Claire, Bruno et Jean-Lou avaient sagement décidé d'éviter le col de la République, de choisir un parcours plat, de ne pas se présenter au départ (du moins pour Claire et Bruno) et de remplaçer tout ça par un resto;
- Les jeunes (et donc les plus audacieux), comportant dans leurs rangs, Gérard, Philippe, Joël et Jean-Pierre avaient au contraire choisi de passer le col de la République à minuit après une pizza à St Étienne, le tout par un parcours collineux à souhait.
Nous nous retrouvons à trois (sur forfait de Philippe, se rangeant derechef dans le camp des sages): Gérard, Joël et moi à la gare de Lyon 30' avant le départ du train de 7h00 du matin samedi matin, chacun épaté par la folie des deux autres "Vous êtes venus en dépit des prévisions météo ? quelle folie !". Le train doit nous conduire à Moulins où le départ a lieu à 10 heures pétantes.
Écoutons le compte-rendu qu'en fait Joël:
Comme un bijou dans son écrin
En premier lieu, le train est parti avec 1/2 heures de retard: merci la locomotive.
On est partis dare-dare dare de Moulins et, pendant les deux premiers étapes c'est à dire jusqu'à Saint Etienne on a roulé sous la menace de la neige et du vent, mais le vent était dans le dos et le relief était collineux à souhait.
Les côtes des gorges de la Loire se sont succèdé sans relâchement, créant un un régal pour certains. D'autre ont moins aimé. En tout cas le coin fut superbe, avec même du soleil, et on est passé devant le château du Roc, posé sur un rocher qui sort de l'eau dans une boucle de la Loire.
On avait l'impression d'un bijou posé sur un écrin.
Arrivée de Jean-Pierre au sommet: il est minuit et demie, les enfants sages sont au lit
Quelques côtes et descentes de qualité pour arriver à Saint Étienne avec un peu d'appétit. Petit restau à Saint Étienne, super sympa.
Stèle Vélocio au sommet du col de la République, lieu privilégié pour un bridge avec orchestre de chambre
Après le restau les choses se sont gâtées. Nous avons attaqué le col de la République et dès la flamme des 6 km du sommet il s'est mis à neiger à très gros flocons. Photo passé minuit devant la Stèle de Vélocio. Tout le monde ne l'a pas, cette photo.
La descente se fit sur 2 centimètres de neige poudreuse. Résultat: la descends fut aussi [peu] rapide que la montée. La neige avait fait un truc bloquant sous les patins. Et je fis badaboum sur un rail caché sous la neige, Jean-Pierre me ramassa sans cassure.
Une fois le col descendu, toujours des rivières à traverser dans les séquelles des monts du Lyonnais, nous n'arrivons plus à reprendre un rythme correct, le retard s'accumula. Vers 4 heures Jean-Pierre tombait de sommeil et vers 5 h on trouva un abri de bus pour dormir un peu en papillottes sous la couverture de survie.
Mème si on savait qu'on était hors délai on avait envie d'aller jusqu'au bout histoire de voir du monde à la concentration.
Fin de citation
Avec plus de deux heures de retard sur l'horaire officiel, on s'est arrêtés à Grignan (BPF 26) pour un pot sympa dans un bistrot (on n'est pas que des bêtes).
Plots tueurs de cyclistes: fierté des Ponts et Chaussées
Ensuite, on reprend la route de St Paul. À Camaret, à 15 km de l'arrivée, sur un coup de sommeil, je heurte un de ces stupides plots en nylon rigides encastrés dans la route que les ingénieux ingénieurs des Ponts et Chaussées ont inventés pour rétrécir subrepticement la chaussée et créer ainsi des gymkanas pour cyclistes: louable attitude pour égayer des parcours autrement lassants. Aux dire d'un témoin, je fais un soleil sur le vélo. Dix minutes après, en reprenant connaissance, le vélo est abimé et son moteur aussi. L'inventaire révèlera 4 côtes cassées à gauche, une 5° fêlée, une clavicule cassée aussi à gauche, un fourreau de fourche avant plié à droite, une roue avant défoncée et un 5°métatarse cassé à gauche, plus un reset du cerveau (qui n'est pas © Microsoft et est donc reparti sans bug). La clinique Louis XIV de St Germain et Ernest Czuka (Alex Singer) de Levallois feront un prix de gros pour les réparations indispensables. Il faudra notamment redresser le métatarse pour la guitare et le fourreau pour la chasse (la chasse du vélo, pour éviter le guidonnage).
Retour en ambulance le lendemain avec le vélo, compliment de la MACIF.
Joël devant les nougats de la maison mère Abeille
Pour Gérard et Joël, arrivée tardive à St Paul et retour en train le lendemain. Pendant que Joël tente en vain de prendre un train précipité pour son travail, je verrai Gérard à l'hôpital de Montélimar lundi matin.
On a aimé:
- Une superbe balade organisé au petits oignons par Gérard;
- Une préparation d'enfer chacun de notre coté dans nos jobs respectifs;
- Malgré le froid rien nous à manqué: on avait même des Thermos d'eau chaude pour le café;
- Des paysages superbes et, en fait, du beau temps: il suffisait d'y croire;
- Le pique nique au soleil et la vallée de la Loire;
- La montée de col du lendemain matin;
- l'arrêt sieste-papillottes dans un arrêt de bus à 5 heures du matin;
- la fin de la neige sur la route en descendant du col de la République.
On n'a pas aimé:
- La descente glaciale du col de la République;
- Les plots nylon des Ponts et Chaussées;
- L'absence de l'autre équipe de flèchards: on aurait pu faire un bridge musical (avec violon de voyage), à la stèle Vélocio;
Tout était très bien. Merci Gérard, l'an prochain, on remet ça, au Pontet avec les flonflons.
Jean-Pierre