Album photos | Abeilles au Causse Méjan | Abeilles à l'Aven Armand | imprimer (2,2 MO, Acrobat) |
Participants: Dany et Annick Piot, Henri et Chantal Courmont et le tandem présidentiel, Christian et Claudine Auzet, Jojo et Marie-Louise Bourgeois, Marcel Daniel et Liliane, Pierrot et Claudette Ève, Robert et Jacqueline Renard, Jean-Maurice et Denise Perrière, Jean Truffy et Anne-Marie, Jean Pelchat et Bernadette, Jocelyne Voyeux, Margot Saiz, Claude Vétel, Claude Sauvage, Michel Bardin, Jean-Pierre Smith, Jean-Lou Perrot, René Flipo, Serge Renard, Jean-Claude Penel, Roland Véry, Claude Morel, Monique Loeuillet, René et Catherine Laoué, Guy et Rayjane Piot, Philippe et Edwige Briand.
Ce compte rendu est écrit à la mémoire d'une chambre à air en latex rose.
Le premier jour, crevaison impromptue de la chambre à air en latex rose (une chambre *neuve) de ma roue arrière. De nouveau, certains se gaussent (un prénom commençant par "C") et font des allusions appuyées aux crevaisons présidentielles. Réparation ultra-rapide. Pour abréger les quolibets, je mets une chambre à air noire aux fesses talquées de frais et nous repartons promptement. Christian lâche alors le mot qui fait mal: "t'approvisionnes-tu en chambres à air chez le charcutier?", assez fort pour que mon autre chambre à air en latex rose, celle qui soutenait la roue avant et qui n'avait rien fait de mal, entende. De désespoir, celle-ci se suicide sur le champ en se décollant elle-même une de ses nombreuses, et belles, rustines noires. 2° crevaison en 100 mètres.
Je ferai dire demain une messe pour cette vaillante chambre à air en latex rose qui a résisté à tant de quolibets médisants.
Requiescat in pace.
C'était écrit, Pierrot nous avait donné deux choix: monter -ou non- par la côte qui mène doucement à Montdardier. L'opinion majoritaire s'est formée tout de suite: l'approche voiture est préférable. Sans doute pour éviter la redescente dans l'air raréfié du soir. Comme, au départ de Chatou, Claudine avait embarqué le téléphone portable de Sophie (la sagesse: une Auzet de la 2° génération) et s'était fait vertement tancer au téléphone pour cet écart, nous voilà à la poste du Vigan négociant le retour en colis postal du précieux combiné. Pendant ce temps, Pierre, Jean-Claude et Claude Morel prennent prudemment de l'avance.
L'air est encore frais et la route monte doucement depuis Avèze. Après Montdardier, où aucune Abeille n'avait attendu, on roule sur le plateau face à un léger vent de noroît. Pointage à l'hôtel " Le Causse" à Blandas (BPF 30). En offrant un café au copain de la patronne, j'y apprends qu'on est en été. Le temps vient juste de changer. On repart. Après une sérieuse partie de manivelles pour rattraper tout ce temps, pointage au Caylar (BPF 34) avec les Abeille cool. Café avec Rayjane et Guy. Guy nous prend les choses en main et organise un pointage de masse des Abeilles. Retour vent dans le dos vers St Michel. Nous rejoignons Mano qui roule à une vitesse impressionnante vers le lieu de déjeuner, poussée par la sollicitude de Pierre, toujours en forme.
Au menu: nourriture et sieste, sous la bienveillante surveillance de Claudette, Marie-Louise et des dames de l'Abeille. Jean et Anne-Marie font des mi-temps vélo: Anne-Marie fait la matinale à vélo, et Jean l'après-midi. On admire alors l'ingéniosité des porte-vélos modèle "bionic-man" de la voiture de Jean qui, comme la caverne d'Ali-Baba, montent ou descendent les vélos sans effort sur un claquement de doigts.
Inévitablement, deux groupes se forment dès la fin de la sieste. Certains vont grimper la côte à 13% du Mont St Baudille (847m, avec vue sur la mer et le pic St Loup), "parce qu'il est là" comme dirait Herzog. Nous sommes au pied de la rampe dans la roue de Christian (en forme). Je pars comme un benêt droit dans la pente sur un braquet trop gros, et Jean-Claude, étonnant comme toujours, prend la roue. De la table d'orientation, au pied du relais hertzien, on découvre une vue magnifique sur la garrigue environnante et son relief encore tourmenté par la formation des Cévennes sur cette plaine alluviale.
Tarte aux fraises et Vichy au bistrot du point de vue avant de plonger dans la fournaise du cirque de Navacelles. Nous croisons une escouade de dames dévouées de l'Abeille, qui vont tenter de récupérer (en vain) l'appareil photos oublié par Claude Sauvage sur le lieu de pique-nique. Sur demande pressante et justifiée de Jean-Claude, nous nous rendons tout au fond du cirque, là où a lieu l'embauche des clowns. Nous regardons la chute d'eau qui rattrape le niveau du méandre occulté de la Vis et les vasques de pierre choisies par les Tahitiens de Montpellier (avec les gorges d'Héric) pour se baigner l'été. C'est beau. Après, il faut remonter.
Il faut s'y faire: chaque jour du parcours, il y aura pour les Abeilles une Bérézina à traverser. Aujourd'hui, c'est la remontée du fond du cirque de Navacelles. Une bonne bière fait néanmoins oublier tout ça.
Pierrot n'a pas osé prévoir une approche vélo depuis Le Vigan jusqu'à Ganges - Cazilhac. Cette fois, Claude Morel s'est rallié à l'organisation minoritaire et il roulera avec Jean-Claude dans la roue d'un Pierre Dupeyron en grande forme. Christian, Claudine et moi partons juste après, pour leur laisser une avance qu'on ne rattrapera pas. On attaque ainsi, certains en forme, d'autres à froid, la remontée sur le plateau vers le col de la Cyre, hors du sillon tracé par l'Hérault dans ces paysages calcaires, puis redescente vers Brissac et la vallée de la Buèges. Sans prévenir, le profil change alors: ça monte. Ca monte et il fait chaud. Ca monte, il y a des ruptures de pente, le soleil commence à cogner, on n'en voit pas la fin et il fait chaud. C'est chouette, la vie à vélo. Alors les Abeilles craquent de partout. Roland passe premier des attardés au col, suivi de près par Claude Sauvage, déjà bien cramé. Longtemps avant, Jojo était passé, toujours en pleine forme. Pendant ce temps, le copain Montpelliérain de Annick et Dany faisait des ronds avec son petit chapeau (comme un Gibi) sur son petit vélo: toujours dans la montée, puis dans la descente et de nouveau dans la remontée. Serge rame.
Déjeuner chipos à St Guilhem le Désert, le plus beau village de France et halte mythique sur la route de St Jacques. Sortant du peloton, j'étais allé voir, juste avant le Pont du Diable et la montée vers St Guilhem, mon cousin Xavier à St Jean de Fos. J'y retournerai le soir pour dîner avec ma famille Montpelliéraine.
L'hécatombe commence dès la fin du repas, dans la montée sur le plateau, vers Causse de la Selle, montée réputée des courses Montpelliéraines. Cette côte sera la Bérézina du jour du peloton. Serge rentre en taxi de St Guilhem. Pierrot et Claudine s'arrêtent sous les rares arbres pour rafraîchir la machine, la voiture suiveuse improvisée est pleine de cyclos cramés. Je craque aussi après une montée à la Coppi dans la roue d'un grand gaillard torse nu de Gignac, monté sur un VTT spécial côtes. Roland, roi de la drague, chute tout en haut de la côte, après avoir tout monté à vélo, juste pour se faire remarquer. Il se fait remarquer par deux jolies jeunes filles presque nues qui roulaient à l'arrière d'une décapotable de sport, avec deux beaux hommes à l'avant. Roland remontera ainsi tout le peloton, heureux, entre les deux jolies passagères, jusqu'au point "Bière" de Cazilhac où il offrira un pot à Ève et ses complices. Pendant ce temps, Jean-Claude, en haut de la côte, garde toujours le vélo de Roland. Jean-Claude sera néanmoins relevé de son poste par une voiture, bien plus tard.
Le soir, gastro au retour, à 20 km/h vers le Vigan, j'irai finalement dîner, à l'eau, à St Jean de Fos chez mon cousin Xavier avec la voiture de Michel, toujours confiant.
Le programme prévoit un pointage à Sommières, mais je vois beaucoup de monde buller à l'hôtel. Pour ma part, je dors, essentiellement. Certains roulent, parfois très loin, pour pointer des BPF qui leur manquent. Ce dimanche, le compte rendu est en panne.
Ah quel carnage c'était, le coup de chauffe collectif d'avant-hier. L'Abeille-hôpital ne désemplit pas: 1/3 de touchés, mais sans indication claire de cause, ni de remède évident. Au menu de midi: taboulé (prémonitoire avant les gorges du Taboulé du BCMF de l'Aigoual de la fin du mois) et nouilles à la mayonnaise. Le matin, deux groupes se forment à St Hippolyte du Fort: l'un très étiré qui va monter le col de Bantarde par des petites routes qui tortillonnent dans la verdure, l'autre qui fait tout droit par la mer, en direction de Lasalle. René et Catherine ne seront pas là pour passer par la mer: ils ont garé la voiture à Anduze et vont rejoindre les premiers en prenant le nominal à l'envers. Ensuite, demi-tour en direction du déjeuner. Chantal monte les cols sans problèmes sur le tandem bleu présidentiel. À Lasalle, Michel et Jocelyne débattent à l'infini de problèmes de bananes et d'ânes (les uns mangeant les autres). À St Jean du Gard, on rencontre au bistrot un vieux copain d'Ernest Czuka, qui fait partie de son club depuis des années, et spécialiste en belles randonneuses depuis des générations. Il nous parle vélos: Herse et Singer, et nous montre sa blessure au genou. sa femme ne fait pas de vélo, alors il s'installe au bar, pour oublier. Pourtant, on ne boira pas, ici, de bière avec Dany: il faut être sérieux quand on a les boyaux pleins de nœuds. Deux semaines plus tard, Ernest Czuka me montrera dans son magasin de Levallois une belle carte postale narrant la même rencontre, mais avec quarante Abeilles au lieu de cinq ou six.
Après déjeuner et sieste, visite de la bambouseraie. On y voit des bambous, plein de bambous: des bambous verts, des bambous jaunes, des bambous vert et jaune et des bambous jaune et vert. Les bambous mettent trois mois à s déplier complètement et atteindre leur taille maximale. Alors les Abeilles regardent les bambous pousser, surtout le champion, qui pousse encore trois fois plus vite. Au retour, superbe sprint de l'équipe Auzet dans une coalition réussie contre Jean-Claude, qui commence pourtant à réaliser des relais parfaits. Au score, Claudine triomphe à la pancarte et Jean-Claude, qui a des marges de progrès en tactique de sprint, passe 4°.
Vélopital toujours très actif. Malgré le miel, de nombreuses Abeilles sont toujours patraques.
La première cordée, pour l'ascension en vélo, est formée de Pierrot, Jean-Claude, Claude Morel, Henri (sans Chantal) et moi. Claudine roule aujourd'hui entre filles. Comme il n'y a pas d'autres volontaire fille, Claudine profite seule, un peu plus tard, de cette magnifique ascension dans l'air frais et piquant du matin, alors elle chante sur son vélo, au risque de concurrencer les oiseaux du coin. Michel part ensuite, après avoir soldé les comptes avec l'hôtelier. Enfin, Bernadette et Jean-Jean partent un peu plus tard en amoureux. C'est journée de liaison. Il faut monter au col du Minier par de très beaux lacets bien roulants, pour ensuite se débrouiller, normalement, par le col du Faubel. Du gâteau! Avec Claude Morel, nous passons pourtant par le village de l'Esperou au lieu de monter le petit col du Faubel. Boîte aux lettres, boulangerie, saucisson recommandé par l'épicière du coin et coca pour les boyaux. Cette même épicière se singularisera quelques semaines plus tard en restant résolument fermée pendant que les participants au BCMF de l'Aigoual auront leur repas juste à coté. Pourtant, ce saucisson génial, recommandé par l'épicière et par la faculté, gagnera le premier prix d'odeur quand on le coupe. Nous retrouvons, après un trajet polaire face à un vent à décorner les hyménoptères, les sacrifiés qui conduisaient les voitures, les vrais malades et les autres à l'abîme de Bramabiau. Un repas énorme nous y attend. Une salade de pommes de terre à se chier dessus, avec des tas de trucs dedans. Un rêve. Claudette a été ici, comme toujours, magique.
Visite de l'abîme de Bramabiau par sa sortie. Il s'agit de la rivière Bonheur qui prend sa source un peu plus haut au col de la Seyrède et qui se cache sous le Causse sur 800 m avant de ressortir en tumulte d'un étroit canyon vertical seulement bouché -provisoirement- au sommet. La visite: de l'eau et la roche calcaire qui nous enserre, est spectaculaire. Nous pensons aux cinq fêlés qui, en cinq longues heures dégoulinantes d'eau glaciale, ont réalisé pour la première fois, une bougie sur le casque, l'exploration de bout en bout du boyau étroit que constitue cette rivière souterraine de 800 interminables mètres.
Le soir à Meyrueis, pull-overs, dîner, dodo bien fatigués. C'est le début de la saga mythique de la chambre 39. Le soir, Serge rentre de Clermont Ferrand, un peu plus avancé dans ses problèmes de voiture.
Montée des rescapés à l'Aigoual. Les autres ne montent pas, ou en voiture. Il fait un froid de canard. Quel contraste avec la canicule qu'on retrouvera ici lors du BCMF. Petit déjeuner fastueux, avec de la vraie baguette et des tombereaux d'insaturés pour les vrais amateurs. Ceux qui partent partent, mais ils le font de bonne heure. Alors je me sacrifie pour solder les réserves de pain de l'hôtelier et me retrouve prêt au moment où Guy arrive du camping. Nous ferons route ensemble, à 9-10 à l'heure. Seuls Christian et Claudine sont encore derrière. Nous les verrons passer à un train d'enfer en haut du col du Faubel (un diverticule qui fait passer par Espérou) alors que nous attaquons juste le saucisson magique d'Espérou.
Avant cela, regroupement presque généralisé à la cafétéria de l'abîme de Bramabiau, à l'exception des stressés qui sautent le ravito. Annick gagnera la pancarte de l'Aigoual (une pancarte résolument féminine, le BCMF le confirmera 2 semaines plus tard), isolée devant un groupe comprenant René, qui caracole en tête, et Dany. Seul Jean sera là pour la voir passer et lui offrir une gerbe de fleurs sauvages, à la hauteur de l'événement. Au sommet, le vent décorne même les bœufs, ce qui est une bonne promo pour une station météo. Sur la route: grêle. Guy reste au sommet et mange au self avant de revenir par l'ex-nominal (la route de l'autre coté, qui servira à l'ascension et au sprint homérique du BCMF), avec René Flipo. Tous, et surtout Bernadette, redescendent vers l'abîme de Bramabiau où nous attend Claudette. Il fait trop froid au sommet pour manger dehors et le self nous a jetés. Jean-Jean souffle alors un peu et profite de ce répit pour manger au self et visiter tranquillement le musée de la météo, un musée ***. Roland et Robert ont tout monté à leur main. Ils ont même monté, pour rien, leurs vélos en haut de la table d'orientation. Un à un, les vélos repartent comme des zombies dans des rafales à force 8 (on annonce 90 km/h) qui fouettent la maigre végétation du sommet. Je retrouve Dany pissant de froid dans la descente, Annick, inquiète, l'attendant un peu plus bas vers la Seyrède. Tout en bas, je retrouve le tandem présidentiel congelé face au vent violent hostile et bête, et c'est enfin la chaleur de la cafétéria de Bramabiau, le repas, Ouf.
Enfin, dans une véritable ovation, Robert et Roland arrivent, la peau rose et l'œil rigolard dans un tonnerre d'acclamations. Pensons, tous, à la solitude d'Annick ce matin, au sommet.
Pourquoi ne pas mettre de bulletins de santé sur les portes des chambres du vélopital, avec répétiteur derrière la cafetière du petit déj ? En tout cas, la réflexion s'active et presque tout le monde est réparé. Ce soir, anniversaire de Claude Sauvage. ménageons nous.
Au menu: journée de repos et de méditation sur le Causse Méjan. Une seule côte. On part dans le désordre vers l'Ouest le long des gorges de la Jonte. L'air est frais, pas de vent, ça roulote doucement. Regroupement sous les vautours qui nichent en haut et ne mangent de cyclos qu'épisodiquement, et en hésitant toujours à cause des tendons un peu durs à mastiquer dans les mollets. Normalement, les vautours ne laissent néanmoins que le cadre et les câbles de freins. En bas de la gorge, la Jonte rejoint le Tarn et nous bifurquons plein Nord pour remonter le Tarn en direction de St Énémie, mais seulement jusqu'aux Vignes (BPF 48).
Après les pointages, les thés, très courus, ces temps-ci, et les cafés, tout le monde s'attaque en ordre dispersé à la grande difficulté de la journée: la montée sur une route à 10-12% du fond de la gorge vers le haut du Causse Méjan. Ca se monte sur 28 / 23 et 28 / 26. Pierrot, d'une forme éblouissante, passe en tête au sommet tandis que certains trichent ou se font monter en douce en voiture. Notre photographe était là, au sommet. Avec un peu de chance et de bonne volonté, nous aurons là une première série de portraits d'abeilles. Anne-Marie ferme la marche avec Robert et Roland, ravis d'être montés si facilement.
Nous sommes applaudis à notre arrivée au belvédère du Roc des Hourtous. Point de vue sur le Tarn, crêpes et confitures de framboise à se chier dessus, mais presque pas de feu pour cuire les crêpes. On ne les appréciera que plus. Retour par l'aven Armand. On y trouve même des ossements et des débris de vélos jetés là autrefois, à l'époque où cet aven était encore appelé le "Trou du Diable". Dans la remontée, notre photographe était là aussi, ce qui nous donnera notre seconde série de portraits d'Abeilles. Mais il faut redescendre à Meyrueis. Dans la descente, en face, on voit au passage à la grotte de Dargilan la double mention sculptée sur les buissons: "Les (petits) Piots sont passés par ici", et "Non remboursé par le trésorier de l'Abeille". Un hymne à la rigueur de Michel le trésorier, qu'on n'achète pas avec un simple gâteau Basque ou un Bomboloni.
Un divorce est provisoirement consommé chambre 39. On ne comprendra jamais l'histoire de cette fenêtre qui, au 3° coup de cloche de la petite église de Meyrueis, se referme puis se rouvre par l'effet de fantômes taquins. Pendant ce temps, tard dans la nuit, Margot commande de la soupe pour alimenter le Jojo malade de sa copine Marie-Louise.
Le nominal prévoit une approche voiture. Nous serons pourtant quatre à remonter la vallée de la Jonte pour passer, à l'aller comme au retour, le col cool de Perjuret qu'on retrouvera ensuite, tout pareil, sur le BCMF. On trouve à ce col la source de la Jonte et du Fraissinet, qui se jette dans le Tarnon aux Vanels (départ des célèbres gorges du Tamoul, dites aussi du "Taboulé"), puis dans le Tarn juste après Florac. Ce sont toujours les mêmes: Christian, Claudine, Jean-Claude et moi (qui rame, en panne d'essence). Au menu: des cols raides, très raides même, et deux BPF de la Lozère: Barre des Cévennes et Pont de Montvert. Les cols: col de la Solpérière (nous rattrapons le groupe en haut du 1er col), col des Faisses, col du Rey, col de l'Houmenet.
Il fait faim et les pannes se succèdent. Enfin nous arrivons au lieu choisi par Claudette pour le repas, juste avant la descente vers Pont de Maubert. Jean-Claude, en super forme, passe à fond sans voir la nourriture, et fait un tout droit dans la descente. Avant de descendre, parmi tous les présents, il choisit Jojo pour l'informer de ses intentions. Plus tard, il faudra retenir Pierrot qui, inquiet, veut aller chercher Jean-Claude en vélo. Il eût mieux valu soumettre Jojo à la question. Pour sa part, Jean a tiré le bon numéro: Anne-Marie, le matin, a grimpé tous les cols face au vent. Jean, le soir, redescend jusqu'à Florac, vent dans le dos. De leur coté, Rayjane et Edwige roulent à un train d'enfer, surtout en cote, ce qui n'est pas tout à fait le cas de Phiphi.
À Florac, concentration de motards. Jean-Jean tente d'y échanger son vélo contre une moto. Peut-être qu'y ajouter un chameau et Bernadette (qui objecterait sans doute), pourrait emporter l'affaire. Jean-Jean, fidèle, repartira à vélo.
Au retour, toujours, ascension du col de Perjuret. Trajet avec Annick et Dany en formation cyclo traditionnelle: Dany et moi discutons entre hommes tandis que Annick, devant, prend le vent dans le nez et nous ouvre la route. Ah les joies des clubs où 40% de l'effectif est féminin!
Nominal de 80 km en une boucle de Meyrueis. Tous ou presque partent à vélo. Certains font une approche voiture. Le matin, remontée en direction d'Espérou, puis première route à droite en direction du causse Noir vers Lanuéjols. Tout le monde part en ordre dispersé, mais c'est Jean-Claude qui arrivera le 1er à Montpellier le Vieux. Avec Michel et Jocelyne, nous traversons le causse Noir à fond la caisse. Le vent, toujours du Nord, a complètement nettoyé le ciel, tout bleu avec un soleil très clair. Mais il ne fait pas chaud, surtout dans la descente vers la Dourbie après le petit village de Revens où Jean nous ravitaille en gâteaux coco. Descente rapide du cañon de la Dourbie, avec passage sous St Véran.
À la Roque Ste Marguerite, c'est le début de l'ascension. Au café, nous apprenons que Rayjane a pris une part de tarte aux abricots avec de la chantilly. Alors nous en prenons trois, compliment de Jocelyne. Les tartes sont très bonnes et fournissent un peu du carburant bien nécessaire à la montée qui s'annonce. Il faut en effet remonter en haut du causse Noir. C'est l'affaire d'une petite heure et, vers 12:30, nous rejoignons les autres au café et le repas commence enfin, avec une excellente salade géante comme une salade présidentielle. Marcel arrive détaché des attardés, en bien meilleure forme qu'hier. Claude Sauvage, Claude Vétel, Roland et Robert arrivent enfin, souriants, acclamés par tous.
Après le repas et une partie de boules pour Claudine, Christian et les autres accros de pétanque, visite en groupe et en chaussures du Chaos de Montpellier le Vieux. À la vue du rocher au profil de la reine Victoria, Dany découvre, nous explique et nous fait comprendre enfin le sort funeste qui frappe les héritiers de la couronne d'Angleterre au profil si peu avantageux.
Retour sur le plateau face au vent par la chapelle Notre Dame du Rocher juste au dessus de Meyrueis. Dany a pris froid. On prendra quand-même une mousse à l'arrivée.
Un groupe de marcheurs au col de Faubel, un groupe de cyclos sur le nominal par Trèves et d'autres groupes épars de ci de là. Il n'y a plus de malades au vélopital, ou presque.
Jean-Claude part devant par prudence avec Guy et Claude Morel. Michel et Jocelyne prennent aussi les devants. Jean-Loup se prépare une journée peuplée de diverticules. Chantal a décidé de ne pas rouler, alors Henri est tout seul sur le vélo, propulsé par ses énormes vérins. Claudine attaque à fond et Henri s'accroche gaillardement. Aux 3/4 de l'ascension, "Pouf !", plus de jus sur le Berthoud et le vélo propulsé par les vérins présidentiels double Claudine à un train de locomotive à charbon. Il y a de la revanche dans l'air. Ascension (rapide, très rapide même) vers le col de la Pierre Plantée après Trèves et long faux-plat face au vent gravi à plus de 20 dans la roue de Christian, dans un de ces paysages magnifiques qui font la magie du massif de l'Aigoual, à mes yeux le plus beau massif Français. Dans l'ascension du col de la Pierre Plantée, Claudine prend les devants pour s'arrêter dans les fourrés, voit alors passer quelques cyclos pressés avec l'air méchant que donnent les efforts intenses, et déclare: "c'est une affaire d'hommes". Claudine passe son tour. Pourtant, c'était une occasion à saisir: à 135 pulsations par minute, le pacemaker présidentiel avait dit "Stop!" et avait stoppé net Henri dans sa montée. Enfin, après le long faux plat très rapide dans la roue de Christian, juste avant le virage à gauche qui part droit dans la pente vers le col Faubel (encore), je lance la montée à fond dès le virage suivant la méthode "bourrin" bien connue de certains cyclos... Je me relève en haut du col Faubel et voit Claudine arriver tranquillement avec ses minuscules manivelles de chez Berthoud. La revanche de Claudine sur les vérins présidentiels était ainsi complète.
Bref, nous voilà au lieu de pique-nique à 12:00, très en avance sur l'horaire sans trop comprendre pourquoi on est aussi en avance. Il y a bien des voitures, mais pas d'abeilles, et surtout rien à manger hormis l'incontournable saucisson d'Espérou. Henri fait du yoga et Christian et Claudine lancent la partie de boules. À quand la naissance de la section "Pétanque" de l'Abeille: une section déjà bien populaire. Les boules viennent, naturellement, du village présidentiel de St Bonnet le Château. On se demande encore qui pourrait en être présidente fondatrice.
Roland, en pleine forme comme toujours, a tout monté en vélo.
Au retour, piti café face au lac traversé de risées légères tout près de l'Espérou. C'est bon la vie à vélo, surtout dans des moments pareils. Jocelyne lève le voile, au café et dans la montée costaud des gorges Trévezel qui suivra (et qu'on retrouvera le samedi du BCMF), sur certaines de ces légendes inracontables qui alimenteront parfois la chronique du peloton. Pendant ce temps, Mimi suit 100 m derrière. Les montées Abeille sont toujours des grands moments partagés.
Merci Claudette, merci Pierrot.
Pour tout ça, et surtout pour le reste que j'ai oublié, merci d'avoir organisé, pour nous, cette grande semaine Abeille.
Jean-Pierre
"Le Cyclotourisme, un art de vivre" |