Album photos |
A 11h tapante, 7 randonneurs vététistes : Claudine, Jojo, Jean-Paul, Jean Pelchat, Marcel, Jean-Pierre et moi quittons le camping de Saulieu pour réaliser un tour du Morvan par les GR. Jojo et Marie-Louise nous ont préparé amoureusement ce voyage de 5 jours qui, dès le départ, se présente sous les meilleurs auspices. Le RV était fixé à 8h30 à Saulieu pour pouvoir prendre un petit-déjeuner chez Loiseau, un lieu mythique dont on entend souvent parlé sans jamais y mettre les pieds.
Nous en profitons pour visiter le parc avant d'aller au camping municipal où serons stationner les voitures pendant les 5 jours que nous serons sur la route. Chantal qui a pu profiter de cette opportunité gastronomique, nous quitte pour aller préparer la prochaine vélomarchette en Bourgogne. Marie-Louise et Liliane nous accompagnent avec le monospace des Bourgeois et elles seront nos anges gardiens pendant tout ce périple.
Au premier km Jean casse sa chaîne et à 11h45, il réalise la première chute du groupe. Jean-Pierre essaie de lui suggérer que de tels exploits s'arrosent...
A 13h le RV avec la voiture est réussi. Nous sommes au bord de l'étang de Taureau à la Maison du parc de St Brisson. L'étang était un réservoir pour le flottage des bûches perdues sur le Vignan. Au menu après l'apéritif, melon, lentilles et rôti de porc pour terminer sur un dessert et un café, sans négliger un petit temps de sieste pour les habitués.
Les cyclistes repartent vers St Agnan sur des chemins pas trop techniques, souvent en sous bois. Le tour du lac de St Agnan s'impose avant de terminer cette première journée au camping où nous sommes logés tous dans le chalet " Maya " ce qui ravit Claudine. Nous avons parcouru 36 km. Nous y arrivons vers 18h en même temps que Marie-Louise et Liliane. Le lac, achevé en 1969, alimente en eau potable 28 communes (13.000 habitants).
La soirée nous réserve plein de bonnes surprises : le sauna, un repas abondant et délicieux dans un petit bungalow hexagonal, en bois où les grillades sont préparées sur la braise au milieu de la pièce. Nous nous attardons pour profiter de ces instants magiques qui selon Marie-Louise ne se reproduiront plus au cours du séjour. A voir !
Le chalet " Maya " avec ses abeilles se réveille vers 7h. Les commentaires vont bon train, il parait que certaines voies respiratoires émettent des bruits variés et gênants pour le voisinage. C'est la première nuit en commun, avec l'accoutumance les choses devraient s'arranger. A vérifier...
A l'heure prévue, 8h, le patron du gîte nous apporte les plateaux du petit-déjeuner, copieusement servi. Les confitures et le quatre quart sont particulièrement appréciés. A 9h, les bagages sont chargés dans la voiture de Marie-Louise et la troupe est prête pour démarrer.
La gelée blanche gèle les mains des imprudents qui n'ont pas mis leurs gants chauds. La route descend jusqu'au lac St Agnan. Lorsque nous y arrivons il est encore couvert d'un manteau de brume que le soleil dissipe rapidement. C'est magnifique, nous prenons quelques photos avant de reprendre la route vers La Pierre Qui Vire. A froid, nous préférons souvent pousser le vélo tant les pentes sont raides et caillouteuses.
Le monastère de La Pierre-qui-Vire fondé en 1850 compte une centaine de membres et accueille des personnes souhaitant faire une retraite. Nous jetons un coup d'œil dans l'église très agréablement éclairée et propice au recueillement.
La légende prétend que la grosse pierre de granit de forme plate, placée sur d'autres rochers, virait lorsque sonnait l'angélus.
Le soleil chauffe suffisamment pour nous permettre d'enlever le cuissard long avant de repartir sur le sentier dans la forêt. Les racines saillantes, et les pierres nous obligent souvent à marcher le vélo à la main et vers 11h, nous arrivons à St Léger-Vauban.
Le musée Vauban est spécialement ouvert pour nous. Après avoir visionné un film très pédagogique sur ce grand serviteur de Louis XIV nommé Maréchal en fin de carrière avant d'être mis à l'écart pour avoir osé émettre quelques critiques sur le régime et les puissants de l'époque. Il naquit dans cette région en 1633 dans une famille de petite noblesse et mourut en 1707 à 74 ans après avoir vécu plusieurs carrières, d'abord celle d'un homme de guerre, spécialisé dans la prise des places fortes puis il se fit remarquer par ses aptitudes à fortifier de nombreuses places, il apporta des améliorations tant à l'armement du soldat qu'à l'artillerie. Humaniste, il rédigea des mémoires sur de nombreux sujets notamment la collecte des impôts ce qui lui valut la disgrâce à la fin de sa vie. Ces idées seront reprises après sa mort, il fut un précurseur du siècle des lumières.
Jojo et Marie-Louise ont prévu un endroit calme et champêtre pour le pique-nique à 6 km du musée. Installés au soleil au bord d'une petite route de campagne, à l'abri du vent selon les bons conseils de Jean, nous dégustons, en prenant notre temps, l'excellent repas préparé par Marie-Louise et Liliane.
L'après-midi, nous amorçons la descente vers le sud en direction de Marigny. Nous perdrons Jojo et là le groupe se divise : d'un côté, ceux qui veulent en priorité retrouver le GO avant de repartir et, de l'autre côté, ceux qui, partant du principe qu'il connaît parfaitement la région, pensent que nous devrions le retrouver un peu plus loin. Ce sont ces derniers qui ont raison. Nous retrouvons Jojo avec son ami Jean à Marigny.
Le gîte n'est plus très loin. Vers 18h, après avoir parcouru 38 km, nous arrivons au lieudit la Chaume aux renards bien avant la voiture. Nous aurons ainsi le temps de faire la connaissance de la patronne et de deux randonneurs belges qui réalisent la dernière partie de la route de St Jacques de Compostelle qu'ils font par morceaux de 3 semaines de marche chaque année. Ils auront ainsi relié à pied Bruxelles à St Jacques de Compostelle.
La maison est assez spacieuse pour que chacun puisse vaquer à ses affaires avant le dîner qui est servi à 20h. Nous nous attardons à table après le repas et vers 21h30 tout le monde regagne son lit car les organisateurs nous ont mis en garde, la journée de demain sera difficile.
Jojo avait prévu que tout le monde serait prêt pour prendre le petit-déjeuner à 7h30 mais une chambrée s'est réveillée à 7h20 ! Qu'à cela ne tienne, les retardataires ont vite rattrapé leur retard et vers 8h 30 nous sommes prêts au pied de la première côte en face du gîte.
Nous sommes rapidement dans les bois, les rencontres sont rares. Aujourd'hui un motard nous doublera dans une côte assez longue et pentue sinon nous sommes seuls sur ce GR du Morvan. Toute la matinée se passera en alternant les montées et les descentes en poussant les vélos parfois dans les pentes trop abruptes. Vers 11h, nous arrivons à Bassy où nous devrions retrouver Marie-Louise et Liliane pour le pique-nique. Compte tenu de l'heure, Jojo essaie en vain de joindre les " anges gardiens " pour convenir d'un autre rendez-vous plus en phase avec l'heure du repas. Les communications ne passent pas et il laisse un message au boucher du marché et un autre au dos de la pancarte du parking de la place.
Nous repartons pour Savault à une dizaine de km et là, déception, pas de voiture de Marie-Louise. Certains s'installent confortablement sur la pelouse au soleil, confiants que la solution arrivera prochainement. D'autres plus inquiets, cherchent des solutions de remplacement pour manger au gîte voisin au cas où le repas n'arriverait pas. Finalement c'est Jean-Pierre qui recevra sur son portable le message de Marie-Louise lui annonçant qu'elle nous attend à Ouroux, le village suivant. En quelques minutes, elle nous rejoint, il est 13h15, c'est la grande délivrance chacun y va de son couplet pour expliquer les problèmes de liaison téléphonique.
L'apéritif avec le bon et abondant repas qui suit, met fin à ce contre temps anodin qui aura fourni un bon sujet de conversation.
Le trajet de l'après-midi est assez long et vallonné. Trois d'entre nous choisissent un itinéraire qui emprunte la route en grande partie, les quatre autres choisissent le nominal un peu plus accidenté. Tout le monde se retrouve au gîte vers 19h, une heure avant la tombée de la nuit car aujourd'hui nous avons fait 58 km à 9,5 km/h de moyenne.
Le gîte des Brenets est plus spartiate que ce que nous avons connu jusqu'ici. Nous sommes les seuls occupants et nous pouvons nous étaler à notre aise. Le repas préparé par un traiteur et réchauffé par Liliane et Marie-Louise, nous permet de récupérer physiquement avant de profiter d'un bon sommeil réparateur dans le plus grand calme de la campagne.
C'est Jojo qui vers 7h45 réveille tout le monde. La nuit ne fut pas trop fraîche malgré l'absence de chauffage dans la maison. Après le petit-déjeuner copieux, les cyclistes préparent leur engin et, sans hâte, nous démarrons vers 9h.
Il faut attaquer une pente très sérieuse, celle que nous avons descendue la veille pour rejoindre le GR 13 que nous suivrons pendant une bonne partie de la journée. Deux groupes se sont constitués : 3 d'entre nous ont pris la route sur quelques km pour éviter 250 m de dénivelé. Les autres se sont lancés sur le nominal, toujours à travers bois avec des montées et des descentes très caillouteuses et à foison. Le groupe des trois prend le temps d'un arrêt avec photo à la stèle dédiée au maquis "Socrat " sur la route d'Anost.
A midi et demi, nous nous retrouvons tous à la ferme Vermoy au croisement de la route et du GR. Une maison inoccupée avec un enclos ouvert et une table de pique-nique sympathique est un endroit idéal pour déguster les provisions que Marie-Louise et Liliane ont achetées à Arleuf. L'après-midi, elles prendront un peu de détente en allant visiter le musée Mitterrand et le musée du costume à Château-Chinon.
Les cyclistes continueront à s'éclater sur le GR jusqu'au lac des Settons où ils arriveront vers 16h après seulement 30 km. Le spectacle est splendide, l'eau est à bonne température pour se baigner sauf pour Jean-Pierre habitué aux températures calédoniennes. Claudine, privée de maillot de bain, trouve un accoutrement "abeille" qui lui permet de ne pas se priver de ce délicieux moment en profitant de ce magnifique lac, ça la change des flaques d'eau des sous bois qu'elle prend plaisir à traverser sur son VTT. Elle a trouvé chez Jean un compagnon de VTT amphibie. Nous avons la chance d'avoir depuis lundi un temps d'été après la dissipation de la fraîcheur matinale.
A 17h, Jean-Pierre nous donne RV à la terrasse de l'hôtel restaurant où nous allons passer la nuit pour déguster une bière. C'est un air de vacances qui plane sur le groupe. Nous n'avons pas vu passer ces 4 jours et demain c'est déjà fini. Pour l'instant, on profite du bon temps sans se soucier de la fin.
Le dîner semble plus animé que les jours précédent. A la fin nous en profitons pour remercier Jojo et Marie-Louise par deux petits présents pour l'organisation minutieuse de cette semaine et pour nous avoir " coucounné " tout au long de cette semaine.
Pour ceux qui ont la chance de regarder le lac au petit matin, c'est un merveilleux spectacle qui s'offre à leurs yeux. Une légère brume flotte à la surface de l'eau, son intensité et sa couleur varient de minute en minute en fonction de l'apparition du soleil.
Nous n'avons pas une longue route à parcourir aujourd'hui, mais le programme est chargé, notamment à cause de la visite du musée de la résistance à St Brisson. Par ailleurs, certains souhaitent rentrer le plus tôt possible, il ne faut donc pas perdre de temps. Après un petit-déjeuner consistant et une petite photo du groupe en face du lac, nous voilà partis en suivant le sentier qui longe l'eau. C'est une merveille, le ciel est bleu, l'eau est calme, les canards laissent derrière eux quelques sillages qui se mêlent avec les reflets des bois qui entourent le lac. Nous zigzaguons entre les arbres à proximité de l'eau jusqu'aux Settons.
Le bar restaurant est ouvert juste pour permettre quelques pointages de BPF. Le patron rentre de sa pêche matinale de perches, il est heureux de notre visite et répond sans difficulté à nos questions. Son établissement est ouvert de mars à fin octobre. Il repart ensuite à Châlons-sur-Saône où il a une petite entreprise de plusieurs véhicules fabricant et vendant des pizzas. La saison ici bat son plein en juillet et août. Sinon ce sont les résidences secondaires occupées surtout par des hollandais qui font vivre la région.
Nous devons grimper sérieusement pour quitter les bords du lac. Le groupe s'est à nouveau partagé en deux : trois d'un côté pour emprunter un peu plus la route, et quatre pour suivre le plus possible les sentiers dans les bois. A Gouloux, nous découvrons un village qui s'est bien adapté au développement du tourisme. Le magasin et la fabrique de sabots et d'objets divers en bois fait travailler une quinzaine d'ouvriers. A la porte du magasin, nous nous regroupons dans le plus grand sabot du monde pour une photo. Il a été taillé dans un tronc de séquoïa de plusieurs mètres de circonférence. A côté, c'est un boeuf sculpté dans le même arbre qui se fait ferrer dans un travail très bien conservé. Il n'y a qu'une quinzaine d'années que le forgeron a arrêté son activité.
Un peu plus loin, dans les bois, tout le monde marque une pause pour la photo à la cascade de Gouloux.
En fin de matinée, nous arrivons à St Brisson pour le pique-nique. Nous nous installons au même endroit que lundi, il fait toujours aussi beau. Avant de quitter ces lieux, nous allons visiter le musée de la résistance du Morvan. Ce massif montagneux fut pendant la dernière guerre un lieu de regroupement de plusieurs maquis qui ont pu participer activement à la libération de la région en 44 et 45. Il y a beaucoup de choses à voir et à écouter, nous sommes obligés d'abréger pour ne pas arriver trop tard à Saulieu.
Le groupe des quatre, désireux de rentrer par les sentiers, tâtonne un peu au début pour trouver le bon itinéraire. Claudine est pressée d'en finir car demain, de bon matin, elle repart pour "l'Européenne".
Vers 16h, nous nous retrouvons tous au camping où sont stationnées les voitures. Difficile de se quitter sans prendre un dernier pot. Jean nous invite dans un bar à proximité. Nous épuisons les stocks de bière de la patronne, toute heureuse de vider son tonneau car demain elle part en vacances pour deux semaines.
Il faut bien se résoudre à se quitter la tête pleine d'images de sentiers dans les bois, de ruisseaux à traverser, de lacs, de pique-niques et de gîtes variés.
Merci à Jojo et Marie-Louise de nous avoir si bien organisé ces 5 jours de randonnée amicale et ensoleillée dans une région que nous connaissions mal.
Henri Courmont
Les organisateurs : Jojo et Marie-Louise Bourgeois.
Les participants : Jean Pelchat, Jean-Paul Fouchard, Claudine Auzet, Marcel Daniel, Jean-Pierre Smith, Henri Courmont.
Les "anges gardiens" accompagnateurs : Marie-Louise et Liliane
"Le Cyclotourisme, un art de vivre" |