Rendez-vous à 14h à l'hôtel, départ en voiture pour rejoindre le vieux centre historique. On longe l'enceinte fortifiée et avec plus ou moins de chance et de détours, on arrive à se garer.
Claudine et Christian nous rejoignent.
Devant la cathédrale, Marjorie, notre guide nous accueille et pour nous raconter l'histoire de la ville nous amène admirer la plaine que la vielle ville domine.
L'occupation de la ville haute ne débute qu'avec l'époque gallo-romaine, vers les années 40 à 30 avant Jésus-Christ. Laon n'était pas un chef-lieu de cité à l'époque romaine mais Saint Remi de Reims en fit un évêché au tout début du VIe siècle.
Site défensif reconnu, la ville devient un enjeu stratégique important dès le haut Moyen-Age. Résidence privilégiée des derniers rois carolingiens, ceux-ci y trouvent un refuge dans leur lutte contre les précurseurs des Capétiens.
Bien que moins fréquentée par les souverains de la nouvelle dynastie, ces derniers n'en continuent pas moins à surveiller de près la cité. Ainsi, Louis VI vient châtier les acteurs de l'insurrection communale de 1112, révolte au cours de laquelle l'évêque est tué par les bourgeois de la ville.
Endommagée par un incendie, la Cathédrale carolingienne est remplacée par une construction gothique à partir de 1150. La ville atteint alors son apogée.
Ceinte de puissants remparts, Laon abrite, outre la cathédrale et son quartier canonial, trois grandes abbayes, seize églises paroissiales, deux commanderies, mais aussi le Palais Royal implanté au centre de l'isthme formé par le plateau. Les faubourgs implantés en ville basse ont surtout une activité agricole, fortement tournée vers la production du vin.
Le pays subit les ravages de la Guerre de Cent Ans, pendant laquelle les Anglais incendient l'Abbaye Saint-Vincent (1359). La Renaissance y apporte son souffle, dont témoignent quelques édifices.
Les Temps Modernes voient cependant se confirmer un certain déclin amorcé dès la fin du Moyen Age. À la fin du XVIe siècle, la ville paie son attachement à la Ligue, opposée à l'avènement de Henri IV au trône. Le roi, vainqueur, n'hésitant pas à faire raser tout un quartier, ordonne en effet l'édification d'une citadelle pour punir et mieux surveiller les habitants.
De nombreux monuments sont construits ou remaniés aux XVIIe et XVIIIe siècles, comme le cloître et les bâtiments conventuels de l'abbaye Saint-Martin. Plusieurs établissements religieux changent d'affectation lors de la Révolution. L'ancienne Abbaye Saint-Jean accueille ainsi la préfecture du nouveau département de l'Aisne.
La ville se modernise au XIXe siècle. Le chemin de fer s'y implante en 1857, et ses vocations scolaire et militaire sont renforcées par la construction de nouveaux bâtiments. Très touchée par les occupations de 1870 et de la première guerre mondiale, les bombardements de 1944 causent aussi d'importants dégâts. Néanmoins, le cSur historique reste relativement préservé des destructions.
Nous nous promenons dans la cité médiévale, nous visitons la cathédrale, le cloître, le jardin de l'ancienne Commanderie des Templiers, avec sa chapelle romane.
Dernière image, nous sortons d'une ruelle et nous nous retrouvons face à la cathédrale, que le soleil vient éclairer pour nous : sublime !
Nous avons du mal à quitter Marjorie, surtout Dany qui avec l'excuse d'on ne sait plus quel renseignement à demander lui court littéralement après, ..... mais l'office du tourisme a fermé ses portes.
L'apéro nous permet d'attendre l'arrivée de Laurence et Marc. Olivier fait une entrée solennelle en short et espadrilles et nous avoue avoir oublié tout pantalon long !!
Le soir briefing des organisateurs. Pour nous mettre dans l'ambiance :
... et nous avons eu droit à une dégustation des pavés de Laon !!!
Annick n'ayant pas réussi à commander le beau temps pour le samedi, en bonne vieille routière change le programme : samedi ce sera la marche et on attendra le dimanche pour enfourcher nos vélos.
Super petit déjeuner : de la brioche à la tortilla, rien ne manque.
Départ en voiture pour Mons, où la pluie nous attend, mais aussi une boulangerie et une supérette pour nos achats.
Le chemin emprunte des petites routes, des chemins à travers des forets ou des champs, traverse plusieurs petits villages.
A Bourguignon-sous-Montbavin on entend le murmure des fontaines et on admire le lavoirs et les nombreux vendangeoirs, maisons que nobles et bourgeois habitaient à l'époque des vendanges au XVIIe, quand les pentes des collines étaient recouvertes de vignes.
A Montbavin, nous nous arrêtons pour voir le panorama derrière l'église.
Aux différents étapes on croise les " marcheurs en voiture ", qui se joindrons à nous pour la marche de l'après-midi.
Dany nous traite de " promeneurs ", si Annick n'était pas là, il ne nous laisserait même pas le temps de s'arrêter aux différentes églises.
On arrive quand-même à Lizy à l'heure : un abris bus (avec une cabine téléphonique qui en occupe une partie) nous attend pour nous protéger en cas de pluie. Mais c'est sans compter sur l'organisation de nos petits Piot qui ont commandé le soleil pour le déjeuner.
L'après-midi c'est les champs et la forêt : Henri ramasse des poires, plusieurs d'entre nous des noix, Didier goutte aux betterave (il y en a des montagnes !!)
On recherche en vain le tombeau de Brunehaut et on arrive au fort de Laniscourt. Plein de voitures (tout est relatif ...) et un " vrai soldat ", uniforme, casque, besace et gourdes et " arme " nous explique que c'est une partie de ... Bref on joue à la guerre. Nous sommes d'autant plus choqués en y repensant le lendemain, alors que tout au long du chemin des dames les panneaux nous montrent les horreurs de la guerre.
La dernière partie traverse le hameau des Creuttes : de belles maisons, souvent avec des pièces récupérer dans les grottes. Le chemin domine la plaine, mais le temps gris ne nous laisse pas admirer Laon sur sa butte.
Le soir au briefing, on nous explique bien que l'heure change dans la nuit, on gagnera une heure de sommeil, on peut donc en profiter pour avancer l'heure du départ à 8h30, surtout que le soir, la nuit risque de tomber vite.
Heureusement Denise veille : Jojo a avancé sa montre au lieu de la reculer !!!
Même super petit déj que la veille.
Par un chemin à la " Jean Paul " nous passons sous la N2 et nous filons vers la campagne.
Pourquoi il y a-t-il toujours des montées et des descentes ? Bon il faut beau, bientôt le soleil est là, la forêt se pare des couleurs d'automne.
Visite de l'église St Martin à Martigny :
Eglise Art Déco, particulièrement représentative du renouveau de l'art sacré dans les années 1920. Chef d'Suvre parmi les églises de la reconstruction, les visiteurs seront subjugués par les fresques, les mosaïques, les vitraux et le superbe clocher porté par des anges. Elle fut construite de 1928 à 1933 sous la direction de l'architecte Paul Müller. Elle se place sous le double signe de la modernité et du retour aux sources. L'emploi du béton armé, un matériau déjà utilisé avant la guerre par quelques architectes, voisine avec les symboles des premiers Chrétiens comme le poisson ou le pélican.
Apres Chamouille on longe le lac de L'Ailette, puis on emprunte la voie verte, traversée de la forêt et du marécage sur des passerelles en bois, au milieu des roseaux. Jocelyne craint pour ses pneus, mais, pour l'instant, aucune crevaison.
Au loin, derrière une étendue d'eau, les ruines de l'Abbaye de Vauclair. C'est magnifique : une grande étendue verte, le ciel bleu et les vielles pierres qui se détachent sur le fond. Nous posons nos vélos pour rejoindre le jardin des herbes aromatiques, sans oublier de traverser la salle capitulaire, du moins ce qu'il en reste.
Dans la descente vers Craonnelle un grand bruit : la jante de Laurence s'ouvre et le pneu éclate : c'est le repos forcé.
A Craonne un arboretum a été créé sur le site de l'ancien village : des panneaux et des photos nous présentent les horreurs de la guerre de 14-18.
Une dernière montée pour retrouver le plateau, théâtre de plusieurs batailles. La plus tristement célèbre, le 16 avril 1917, l'offensive du Général Nivelle. Cette bataille est un échec presque total pour l'armée française, alors qu'elle devait être décisive, elle se solde par un massacre inouï.
L'estimation des pertes fait l'objet de polémique en fonction de la période et du terrain retenus. Le député Favre les estime à près de 200 000 hommes côté français au bout de deux mois d'offensives. C'est un bilan probable et assez peu éloigné du décompte incomplet réalisé par J.F. Jagielski. Chaque division a perdu en moyenne 2 600 hommes sur le Chemin des Dames. Quant au bilan côté allemand, il est encore moins aisé à réaliser. L'état-major français estimait en juin 1917 les pertes allemandes autour de 300 000 hommes, ce qui est sûrement exagéré. Toujours est-il que le général en chef allemand Ludendorff a écrit : Notre consommation en troupes et en munitions avait été ici aussi extraordinairement élevée.
Les mutineries se multiplient. Les tribunaux militaires prononcèrent 3 427 condamnations dont 554 à mort; à sept reprises Pétain refusa de transmettre les dossiers de recours en grâce et 49 mutins devaient être exécutés.
Le nom de Craonne, situé au cSur de la bataille du Chemin des Dames, a été popularisé par la Chanson de Craonne qui reste associée aux mutins de 1917 de la Première Guerre mondiale.
Il est l'heure de casser la croûte. A la caverne du Dragon pas d'accueil chaleureux, on doit déjeuner dehors, enlever les vélos de la passerelle, du coup, certains renonceront même au café.
Mais à l'abri du vent, au soleil, après un bon pique-nique, sur un terrain en pente douce, si Dany ne nous avait pas rappelé à l'ordre on auraient tous imité Jean Pierre pour une bonne sieste.
Visite de l'expo de la Caverne du Dragon : la scénographie moderne avec une symbolique très forte met en valeur la vie quotidienne et la mémoire de tous les combattants de cette guerre, quelle que soit leur nationalité.
La traversée du plateau a eu raison du tandem, qui étant bien à la traîne, a changé de moteur auxiliaire. 2 heureuses : Laurence qui a repris à pédaler et Gaby qui a continué la ballade en voiture avec Marie-Louise et Denise.
Arrêt au Fort de la Malmaison pour la photo de groupe, les dames d'abord (chemin oblige) puis toutes les Abeilles.
On arrive à l'hôtel bien avant la nuit : Dany est soulagé !
Merci à Annick et Dany pour ces beaux parcours.
Gabriella Martin
"Le Cyclotourisme, un art de vivre" |