Au programme ABEILLE, pour ce mois d’août, vélo montagnard dans les hautes alpes, avec en point d’orgue, la concentration internationale des cent cols. Pas loin de 300 participants ce dimanche 15 août 2004, se retrouvent au Pas de l’Echelle, des Italiens, des Belges, des Suisses, des Luxembourgeois, un Canadien et bien sur beaucoup de Français, j’y suis le seul représentant du club. Sous un très beau soleil et dans un beau décor de montagnes, dégustation de tomme de Savoie accompagné de vin de la région, discours présidentiel, remise de diplômes, distribution de casquettes, signature du livre d’or, pique nique à l’ombre des sapins. Sans oublier d’aller passer le col du Mauvais Pas tout proche.
Les cent cols
au pas de l’echelle
la porte de cristol (2483 m)
au dessus de briancon
Arrivé à Briançon, le jeudi précédent, après une journée de route, en grande partie sous la pluie. Au passage au Lautaret, la pluie était encore présente, le camping attendra demain, repli sur l’hôtel de Paris relevé dans le guide cyclo. Je prends la dernière chambre disponible. Demain, d’après la météo, le soleil doit être au rendez-vous.
Après une bonne nuit et un copieux petit déjeuner, je mets la voiture au camping des Alberts, dans la vallée de la Clarée. Je me suis levé tôt, le soleil est bien là, beaucoup de monde, surtout des caravanes et des camping-cars. Je planterais la tente tout à l’heure, pour l’instant direction les crêtes du Granon et ses 6 cols à plus de 2000 mètres.
La montée par la route forestière partant de la Draye, est très agréable, dans les mélèzes, beaucoup plus calme et plus sauvage que par la route bitumée menant directement au col du Granon. Je n’ai rencontré personne, à part un troupeau de vaches sur la piste, au niveau du joli village de Granon, niché au creux du vallon. Au sommet, beaucoup de voitures et beaucoup de marcheurs. Quelques randonneurs sont étonnés de voir un vététiste sur les sentiers de montagne. Je ne suis pas le seul en vtt, je croise deux centcolistes faisant le circuit dans l’autre sens. Après cette belle récolte de cols, je redescends sur Névache par le GR avec par endroits, quelques passages délicats et très glissants.
Revenu au camping, le campement installé, la douche prise, je croise Dominique Lamouller (président de la FFCT), il vient de Vesoul, pour la concentration des cent cols et installe sa caravane pour quelques jours.
Pour cette deuxième journée, je monte vers le sommet de Chenaillet par une piste militaire, interdite à la circulation, et qui offre de beaux points de vue sur les forts Vauban qui surplombent la ville de Briançon. Une montée assez raide avec pas mal de cailloux. Pas un marcheur, pas un vététiste sur cette piste. Après un petit crochet pour passer le Pas du loup, je continue la piste, franchis un éboulis, passe entre d’anciens baraquements et rejoins le col des Cochettes par une petite piste passant sous le fort de l’Infernet qui offre un beau panorama avec en toile de fond l’Izoard.
Au col des Gondrans, après une rencontre avec trois centcolistes dont un sur une randonneuse, ils sont montés par la route mieux revêtue venant de Montgenèvre, j’emprunte un petit sentier très roulant jusqu’au lac Gignoux dans un décor de toute beauté. J’aperçois même quelques marmottes. Au lac que l’on découvre dans son écrin de verdure, beaucoup d’italiens à pied ou à vtt sortis de nulle part. Je passe allègrement cinq cols à plus de 2000 mètres en l’espace d’une demi-heure. Peu avant le Colle Verde, un chamois traverse devant moi (50 mètres tout au plus) et se perd dans la montagne. Descente pour la civilisation et la vallée de la Clarée par les pistes de skis de Montgenèvre et la nationale 94.
Avant la concentration du dimanche, j’avais l’intention de faire un 2000 depuis le Pas de l’Echelle, le col des Thures, j’était parti assez tôt du camping, dans la fraîcheur matinale, le soleil encore caché derrière les sommets, mais le sentier était tellement pentu (que du portage) que j’ai rebroussé chemin. Quelques intrépides y sont pourtant allés après le pique-nique.
C’est sur les hauteurs de Serre Chevalier, qu’en ce lundi, je vais user les pneus de mon vtt. Une belle série de cols, tous au dessus de 2000 mètres, Le temps est encore au beau, mais commence à se couvrir. Peu après le départ de Monêtier les Bains, la montée vers l’Eychauda est terrible, des pourcentages de pente énormes, quelques parties cyclables mais beaucoup de poussage jusqu’au sommet du télésiège. En tout juste quatre km, 750 mètres de dénivelé. Un aller/retour au Pas de l’Ane sur une mauvaise piste très caillouteuse et un sentier très raide sur le final, mais quel spectacle. Face à moi, la barre des écrins et ses glaciers. Que l’on se sent petit dans ses grands espaces vierges. La montée est difficile, mais le spectacle ne s’oublie pas ! « Que la montage est belle »
Aux cols de l’Eychauda, Cucumelle, Fréjus, le décor est superbe sur les crêtes, malgré les pistes de ski. En parvenant au sommet du col Méa, dans les alpages, rencontre avec trois vététistes dont Jean Perdoux (fondateur du club des cent cols), ils font le circuit dans l’autre sens. Explication sur le trajet à suivre et les difficultés rencontrées de part et d’autre (Ils seraient montés par le télécabine, mais je ne le répéterais pas).
Poursuite de la randonnée en hors piste, pour récupérer le petit sentier menant au col de la Pisse. Beaucoup de brebis dans les alpages. Au col, quelques marcheurs pique-niquent, je fais de même, le temps commençant à se dégrader, j’entame la descente pour rejoindre mon point de départ, deux cols encore, ceux de Serre Chevalier dans la verdure et de la Ricelle en haut des pistes de skis. Tout schuss ou presque, par les pistes et sentiers tracés dans la station. Je rejoins Monêtier en longeant la Guisane peuplée de raftings, kayaks, canoés et autres hydo-speeds. Les gouttes de pluie font leur apparition .
Le secteur des Rochilles que je voulais explorer ce mardi sera pour une fois prochaine, l’orage a sévi une partie de la nuit, je quitte le camping juste avant la pluie pour retrouver la région parisienne. Le Galibier est noyé dans le brouillard. Mieux vaut ne pas s’aventurer en montagne par mauvais temps. Comme à l’aller la pluie m’accompagnera une partie du retour. En descendant les vallées, j’examine les sommets alentours dans lesquels se dessinent les cols. Que de belles et futures balades en perspective.
Jean – Paul FOUCHARD
"Le Cyclotourisme, un art de vivre" |